Les mots n’ont certainement pas assez de poids sémantique pour le qualifier, l’enfer des usagers de la route Abidjan – San-Pedro.
C’est indicible, ce que devient la ”Côtière”. Cette voix expresse dont pouvait s’enorgueillir la Côte d’Ivoire, il y a à peine une décennie. La deuxième ville portuaire ivoirienne, le second poumon de l’Economie ivoirienne étouffe. San-Pedro est devenue inaccessible par la route. C’était déjà la croix et la bannière pour les usages qui empruntaient ce tronçon jusque récemment. Pour parcourir les 360 km qui séparent cette cité balnéaire de la capitale économique, il ne fallait pas moins de 7h de route au voyageur en automobile. Tant la voie était dégradée.
Mais, ces jours-ci, l’on n’est plus à l’étape de la dégradation. Il convient plutôt de parler d’enclavement. Car, la côtière est coupée, totalement abîmée et devenue impraticable. Les usagers, les plus audacieux, qui ont osé tenter l’aventure, en ont eu pour leur compte. En témoignent les engins ensevelis dans la boue, et dont les propriétaires courent le risque de ne plus les retrouver en état.
Si la route précède le développement, comme dit l’adage, on peut dire de San-Pedro et des villes ralliées par la côtière qu’elles ont entamée une pleine saison de recul.
Mieux, c’est toute la Côte d’Ivoire qui paie le prix de cet isolement de son deuxième Port.
Le voyage s’arrête là pour ces camions remorques….
San-Pedro constitue, en effet, l’un des pôles stratégiques pour la Côte d’Ivoire. C’est par le Port de cette ville que transitent le café et le cacao, les deux principales mamelles de l’Economie ivoirienne. Il en va de même pour l’anarcade, qui se positionne comme un nouvel espoir pour les paysans ivoiriens, ainsi que bien de matières premières dont la Côte d’Ivoire regorge.
…. Ainsi que pour l’ambulance de Grabo….
Il est clair, par conséquent, que l’enclavement de ladite cité et ses environs réputés également pour abriter des sites touristiques des plus attrayants du pays, est un coup dur pour de nombreux opérateurs économiques.
Après toutes les tentatives de l’ambulancier de se sortir d’affaire
Comme si cela ne suffisait pas, la voie de contournement par le centre-ouest, en passant par Soubré, est également en difficulté. Le pont ralliant les deux départements s’étant écroulé sous l’effet des précipitations il y a quelques mois.
La cause est entendue pour ses camions enterrés dont les propriétaires ne peuvent que faire l’amer constat de l’énorme perte qu’ils subissent
La cerise sur le gâteau, c’est la réfection en cours de l’aéroport devenue inopérant pour encore des mois. En attendant, c’est la désolation totale pour tous. Transporteurs, populations, investisseurs, et même les dirigeants ivoiriens qui n’ont aucun intérêt à ce que ce calvaire dure. Vu le poids économique de San-Pedro pour les caisses de l’Etat.
Vivement, que solution soit trouvée pour la côtière. En attendant l’autoroute Abidjan – San-Pedro annoncée par le président de la République, Alassane Ouattara, pendant ses visites d’Etat.
F.D.BONY
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