Les négociations avec les soldats qui revendiquent des arriérés de primes piétinent ce mercredi 26 avril à Bouaké dans le centre-Nord de la Côte d’Ivoire,
C’est au siège régional du Conseil supérieur des Imams de Côte d’Ivoire ( COSIM ) à la grande mosquée de dougouba que devraient se dérouler les négociations. Mais, c’est une « réunion strictement réservée aux Imams » qui se tient ce mercredi 26 avril, a indiqué à la rédaction un confrère sur place. A en croire la source, les soldats mutins brillent par leur absence. « Ces derniers auraient décidé de ne participer à aucune négociation sur les motifs de leurs revendications » ajoute le confrère, avant de préciser que les négociations ont réellement débuté depuis une semaine déjà.
« Les soldats ont demandé de leur laisser le temps de consulter leurs bases dans les camps et leur rendre compte de la nouvelle donne mais, en fait, exigent simplement le paiement de leur argent et non des négociations » indique une autre source sur place à Politikafrique.info.
La veille, mardi 25 avril, les murs de la salle de réunion ont tremblé de la colère des soldats qui refusaient le message d’apaisement dont était porteur le cheick Boikary Fofana, président du Conseil supérieur des Imams ivoiriens, arrivé en personne à Bouaké. C’est après une première semaine de négociation sans résultat probant du grand imam de Bouaké, Touré Badjawari que le « commando » du Cosim est arrivé sur le théâtre des opérations.
La tâche n’a pas été aisée hier pour le Cheick Boikary Fofana et sa délégation face à des jeunes soldats qui ont vu un premier report de paiement et attendaient avec impatience l’échéance de fin mai prochain. Menaces, cris, propos malveillants, tout y est passé. Selon des sources présentes sur place ce mardi, les soldats ont menacé d’empêcher la tenue des VIIIème Jeux de la Francophonie qui seraient selon eux le motif du refus de paiement du reliquat de leurs primes.
Ces militaires ivoiriens au nombre de 8400 réclament le paiement du reliquat par tête de 7 000 000 FCFA, étalés à raison de 1 million FCFA sur 7 mois.
Courant janvier 2017, ces soldats anciennement membres de l’ex-rébellion des Forces nouvelles, se sont mutinés dans plusieurs villes du pays y compris à Abidjan la capitale économique, perturbés les activités économiques et bouleversés la quiétude des populations. Ils revendiquaient notamment le paiement d’impayées de primes et salaires d’un montant de 12 000 000 FCFA. Le gouvernement avait reconnu ces engagements, justifiés comme retard de paiement de 2007 à 2011.
Face à une déliquescence des rapports avec leur ex-hiérarchie des ex-Forces Nouvelles, il est revenu aux religieux de prendre le relais des négociations. La situation financière peu reluisante du pays avec la chute des cours du cacao, principale matière première d’exportation et d’entrée de devises, a conduit à une réduction des dépenses publiques. Toute chose qui retarde le respect de certains engagements financiers et la mise en veilleuse de certains chantiers sociaux.
En l’absence des représentants des mutins, les Imams du COSIM ont donc décidé de se retrouver ce mercredi pour discuter entre eux de la question de ces primes.
Richard Yasseu
Source : Politikafrique