Avant la finale Côte d’Ivoire-Ghana, les Ivoiriens commencent leur sorcellerie
Dimanche 8 février 2015, les Éléphants de Côte d’Ivoire et les Black stars du Ghana joueront la finale de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2015. Une affiche imprévue qui rappelle la finale de la CAN 1992, entre les deux nations. A quelques heures de ce deuxième duel en finale, les Ivoiriens ont commencé leur sorcellerie.
Ils ont boudé leur équipe nationale. Ils ont prédit son élimination précoce parce qu’elle ne « vaut rien ». Ils ne lui ont point accordé le bénéfice du doute, ne serait que par patriotisme. Eux, ce sont les Ivoiriens d’une autre catégorie. Mais grâce à leur volonté, les Éléphants de Côte d’Ivoire ont réussi à atteindre la finale de la Coupe d’Afrique des Nations 2015.
C’est en ce moment que nos chers compatriotes découvrent qu’ils ont une équipe et qu’il faut la supporter. Et de quelle manière ? La même que 2012. Oui comme en 2012 et en 2006, lors des deux dernières finales de CAN qu’ont jouées les Éléphants, ces « fiers » Ivoiriens ont politisé le débat. Sous le règne de Laurent Gbagbo, tandis que les uns priaient pour que le trophée revienne à la Côte d’Ivoire, d’autres par contre ont imploré les dieux pour que la Côte d’Ivoire perde la finale.
De part et d’autre, les gens étaient dans les calculs politiques. « Si la Côte d’Ivoire gagne, c’est notre gloire », disaient les partisans et sympathisants de Gbagbo. « Non, cette gloire ne doit pas lui revenir. Donc les Éléphants seront battus », rétorquaient ses opposants. On était en 2006. Le même scénario s’est répété en 2012.
Cette fois sous Ouattara. La balle a changé de camp. Quand ses partisans priaient pour que les Éléphants de Côte d’Ivoire décrochent leur deuxième trophée continental, les pro-Gbagbo eux, ont prié pour qu’il n’en soit pas ainsi. Rendant le mal pour le mal. Ils ont crié de joie quand les Zambiens l’a emporté sur les Éléphants. Ils ont jubilé parce que la bande à Drogba, très talentueuse et qui a permis à la côte d’Ivoire de jouer ses trois coupes mondiales, a échoué.
Le post sur facebook de ce “fier ivoirien” Lassina Fany en dit long sur la sorcellerie dont nous parlons.
Comme si ces deux épisodes douloureux n’avaient pas suffi, ces pyromanes, des égoïstes patentés, remettent le couvert. A deux jours de la finale contre le Ghana, on entend déjà dans les commentaires. « Ouattara, c’est un homme de chance. La coupe va venir en Côte d’Ivoire. En 92, quand on a remporté la CAN, il était Premier ministre », racontent ses partisans. Si d’autres ne le disent pas, ils attendent ce trophée pour en faire un slogan de la campagne présidentielle à venir.
De l’autre côté, les anti-Ouattara prédisent et prient pour la défaite des Éléphants. « On ne va pas gagner. Tu veux que la coupe vienne en Côte d’Ivoire et puis Ouattara va s’en enorgueillir ? Non jamais. Les gens d’Akradio vous attendent», disait une dame, une pro-Gbgabo avec qui nous échangions. Elle n’a point voulu entendre raison, malgré que nous lui expliquons le bien fondé d’un deuxième trophée de CAN pour le pays.
C’est à croire que la souffrance des joueurs qui sur le terrain subissent la pression de l’adversaire, de leur pays, de leur club, se blessent rien que pour leur faire plaisir, ces compatriotes n’en ont cure. Seuls leurs intérêts partisans priment. Ça, c’est ce qu’on appelle la vraie sorcellerie.
À ces derniers nous demandons pardon : faites comme si les Éléphants ne jouaient pas la CAN, continuez de ne pas les supporter comme vous l’avez fait avant le démarrage de la CAN. Évitez leur vos calculs politiques et laissez-les batailler pour gagner leur finale, avec le soutien des vrais patriotes. « Enlevez votre gamme sur eux », pour parler comme les Noussi.
LINFODROME