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Cet infirmier de 78 ans à la retraite, vit un désarroi total; Las de vivre à Abidjan loin des siens, a décidé de lever un coin du voile sur le drame qu’il traverse.

Sié Zéréhoué Alphonse, cet infirmier de 78 ans à la retraite, vit un désarroi total. Las de vivre à Abidjan loin des siens, cet originaire de Diéouzon, à Bangolo dans l’ouest, a décidé de lever un coin du voile sur le drame qu’il traverse. Une situation dont les auteurs seraient Zéréhoué Charles son fils-aîné, et Glé Diaya Emmanuel, le chef du village. Pour prendre à témoin l’opinion nationale, cet ancien fonctionnaire de la santé s’est rendu dans nos locaux, à Marcory en zone 4, le lundi 10 septembre 2018, pour expliquer ce qu’il vit.

Selon ce septuagénaire, c’est le 5 août, que commence son calvaire. À l’en croire, ce jour-là, son fils Zéréhoué Charles (42 ans) lui demande une forte somme d’argent pour les soins de sa concubine. Tous deux vivent sous son toit. Toujours selon ses propos, il aurait dit à son fils qu’il n’avait pas les moyens nécessaires pour apporter guérison à sa belle-fille, et qu’il le fera dès qu’il aura les moyens. Son fils qu’il qualifie d’impétueux et irrespectueux, entre dans une colère noire. Pour lui, il est inadmissible que son père, fut-il à la retraite, ne puisse pas prendre en charge la santé et les soins de son épouse.

Pour cela, raconte le vieil homme, “il m’a menacé de mort. Il a confié m’abattre s’il me retrouvait dans ce village”. Prenant ces menaces au sérieux, Sié Zéréhoué Alphonse a dit s’être rendu à la brigade de gendarmerie de Bangolo, où il a déposé une plainte contre son propre fils qu’il a présenté comme violent et imprévisible. Selon lui, malgré le règlement et la mise en garde des agents de sécurité, son fils continue ses menaces. “Pour ne pas être tué par mon propre fils, j’ai donc décidé de quitter le village, abandonnant tous mes biens”, a-t-il confié.

Poursuivant, il a porté de graves accusations contre le chef de village, Glé Diaya Emmanuel et Guehi Bodro Charles dit Django qui, selon lui, sont de mèche avec son fils réfractaire. À preuve, le chef du village aurait confisqué sa moto et lui aurait interdit l’accès à ce village au motif qu’il a convoqué son propre fils devant les forces de défense : ”je suis persécuté dans mon propre village dont on m’interdit désormais l’accès. On m’interdit d’y mettre les pieds si je tiens à ma vie. Depuis un mois, je vis à Abidjan”, a-t-il fait savoir, lui père de 14 enfants, devenu grabataire par la faute de son fils, Guehi Charles et du chef de village.

La réplique cinglante du chef de village

Le chef du village de Diéouzon, Glé Diaya Emmanuel, que nous avons rencontré dans la journée du mercredi 12 septembre, n’en revient pas des propos de Sié Zéréhoué Alphonse, qu’il accuse au contraire, d’être pris à son propre piège. ” Sié Zéréhoué Alphonse n’est pas simplement un habitant de Diéouzon. C’est un parent, un frère à moi. Nous sommes de la même famille mais ce n’est qu’à sa retraite qu’il est véritablement venu parmi nous.

Mais il s’est beaucoup métamorphosé “, a d’abord fait savoir le chef Glé Diaya, avant de faire la genèse du départ de Sié Zéréhoué Alphonse du village. Pour lui, depuis son retour, Sié Zéréhoué Alphonse est devenu source d’insécurité:” Il a un permis de port d’arme. Il a en sa possession, trois (3) armes avec lesquelles il créé des troubles au sein des populations. Car, chaque nuit, il tire des coups de feu, menaçant souvent d’abattre son épouse.

Un jour, son fils a soutiré ces armes pour les remettre à la gendarmerie. Mais après quelques jours, il les a reprises”, a exposé le vieux chef de 75 ans qui confié que depuis ce jour, Sié Zéréhoué a chassé son fils qui loue une autre maison. Pour la confiscation de la moto, le chef du village a souligné n’avoir jamais “bloqué” une moto. À l’encontre, avant de se rendre à Abidjan, le fonctionnaire à la retraite aurait demandé à un fils du village, de l’accompagner à Bangolo où il devait prendre un car: ” Au retour de ce jeune au village, Zéréhoué Charles a pris la moto pour aller visiter sa plantation située dans le village de Ziondrou. Après sa course, il est revenu déposer la moto chez moi. Mais quand Zéréhoué Alphonse a appris cela, il a posé plainte contre son propre fils, et a pris un certificat médical à hauteur de 70.000 FCFA, pour dire que son fils avait battu le motocycliste.

Un jour, je l’ai appelé pour lui dire que son comportement allait aux antipodes de la vie sociale. Je lui ai dit qu’il n’avait pas le droit de traîner son fils de la sorte, celui-là qui allait prendre sa place un jour. Je lui ai aussi dit que je condamnais cet acte. Il m’a alors répondu que je l’avais offensé, et que j’étais à mon terminus”, s’est longuement expliqué celui qui s’est présenté comme étant à la tête de ce village depuis 18 ans. Pour terminer, il a fait savoir ne pas être contre la venue de son frère au village. ” Pourquoi lui en vouloir? Au contraire, je voudrais que ma population vive en intelligence avec moi. Je n’ai rien contre lui”, a-t-il indiqué. “Je voudrais surtout lancer un appel au gouvernement et au ministère de la défense et de la sécurité, de lui retirer les armes qu’il porte.

Sié Zéréhoué Alphonse est devenu un agent d’insécurité, et je les tiendrai pour responsable de quoique ce soit”, a -t-il lancé. Pour Zéréhoué Charles Monvilé, fils d’Alphonse, son père aurait des problèmes de santé. ” Ça fait 5 fois qu’il a fait des opérations contre la prostate. Mais la dernière l’a beaucoup déséquilibré”, a-t-il relevé avant de poursuivre.” Mon père est devenu très violent. Il ne tarde pas à utiliser son arme, même contre les poulets. Pour cela, ma mère a fui la maison pour se réfugier dans la ville de Bangolo”. L’épouse du vieil homme, que nous avons jointe par téléphone, n’a pas caché sa peur. “Il me menaçait chaque fois avec son arme. J’ai donc décidé de partir”, a-t-elle insisté. Avant de quitter nos hôtes, le chef est revenu sur la nécessité de désarmer Sié Zéréhoué Alphonse.

Ibrahim Bakoule (Correspondant régional du Guémon)

AIP

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