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Côte d’Ivoire : à moins de 2 mois du scrutin présidentiel, l’insécurité fait son retour

gang microbe

L’insécurité revient au galop en Côte d’Ivoire où les populations seront appelées dans moins de trois mois, soit le 25 octobre prochain, aux urnes en vue d’élire leur président de la République pour le prochain quinquennat.

Pourtant en début d’année, les autorités ivoiriennes se sont satisfaites du niveau de sécurité dont l’indice est passé de 3 à 1.8 depuis la mise en place de l’administration Ouattara, invitant par la même occasion les investisseurs à privilégier la destination ‘’Côte d’Ivoire”.

Après un repli stratégique, malfrats et autres bandits de tout acabit parmi lesquels l’on compte des ex-combattants ‘’laissés à la touche” font feu de tout bois pour troubler la quiétude des Ivoiriens gagnés, désormais, par une psychose généralisée face à la récurrence des agressions et attaques à mains armées.

A cela s’ajoute le phénomène urbain des ‘’microbes”, de jeunes garçons dont l’âge varie entre 12 et 17 ans qui agressent en bandes à l’arme blanche dans les communes d’Abidjan.

Chronologie des faits.

18 janvier 2015: la coopérative de Boguédia, dans le département d’Issia, au centre-ouest, est braquée. Le bilan fait état de 2 morts et 22 millions FCFA emportés par les malfrats armés.

19 février 2015: attaque d’un mini-car au nord sur l’axe Kong-Ferkessédougou. Le chauffeur grièvement blessé et les passagers dépouillés.

4 mars 2015: 17 millions FCFA emportés dans une banque braquée par des individus puissamment armés à Daoukro (ville natale du Président Henri Konan Bédié au centre-est).

12 mars 2015 : la gérante d’une boutique Mtn est la cible de malfrats armés à Bloléquin dans l’ouest ivoirien.

30 avril 2015: des individus cagoulés et armés de fusil à canons sciés attaquent les domiciles d’instituteurs à Bocanda (centre-est) emportant au total 634.000 FCFA, quatre téléphones portables, deux ordinateurs portables, une télévision écran plasma et une moto.

19 mai 2015: l’attaque à la kalachnikov d’un mini car à Niakaramandougou (centre-nord) en provenance de Bouaké pour Korhogo fait un mort et trois blessés.

21 juillet 2015: 4 individus hyper armés attaquent, en plein jour, l’agence Ecobank d’Issia (centre-ouest). 107,4 millions FCFA, une Mercédès Kompressor ainsi que plusieurs téléphones portables arrachés à des employés et à des clients de la banque présents au moment du braquage, constituent leur butin.

31 juillet 2015: des hommes armés attaquent le domicile du député Bohé Sahr à Abidjan Cocody, Cité SIR. Le parlementaire passé à tabac, a lutté des jours durant contre la mort dans une clinique abidjanaise quand son fils de 15 ans a été kidnappé pendant des heures par ses agresseurs.

4 août 2015: des hommes en tenue civile, armés de kalachnikovs, avec des brassards estampillés ‘’police” prennent en chasse un homme d’affaire sortant d’une banque à Marcory (sud d’Abidjan). Ils lui soutirent la somme de 5 millions FCFA qu’il venait de retirer.

11 août 2015: A la mi-journée, un véhicule de type 4×4 a été braqué à Marcory Zone 4 par des bandits qui n’ont pas hésité à tirer à balles réelles sur ce véhicule, blessant grièvement l’occupant, admis par la suite dans une clinique.

-Claude Larissa Abogny (23 ans), candidate à l’examen du Brevet de technicien supérieur (BTS), a été cruellement assassinée par un gang de ‘’microbes” à Yopougon Niangon (Ouest d’Abidjan).

-Des braqueurs dépouillent plusieurs véhicules entre Akoupé et Bonahoin sur la route d’Abengourou (Est).

12 août : des affrontements entre gendarmes et des ‘’populations” armées éclatent à Ferkessédougou (nord). Le bilan fait état de 2 morts, plusieurs blessés dont le préfet de la ville voisine de Ouangolodougou, la saccage de la brigade de gendarmerie, plusieurs véhicules publics et particuliers calcinés.

13 août : des affrontements entre populations et des ‘’microbes” font officiellement 2 morts dans les rangs des derniers, toujours à Yopougon Niangon.

Face à ces situations, les autorités policières sont montées, vendredi, au créneau pour rassurer les populations. “Que les populations se tranquillisent, la police est toujours là, appuyée par la gendarmerie pour assurer leur protection. Il ne faudrait pas qu’elles pensent qu’elles sont abandonnées” a déclaré le Préfet de Police d’Abidjan Joseph Yao Kouamé, au cours d’une conférence de presse.

« Nous mettons en garde, tout individu qui va se permettre de divulguer de fausses informations à l’effet de troubler l’ordre public va subir la rigueur de la loi », a-t-il prévenu.

L’équipement des forces de l’ordre, un défis à relever par le gouvernement ivoirien.

La Côte d’Ivoire qui sort d’une décennie de crise, peine à équiper ses forces de l’ordre notamment la police. Le district de police de la commune de Port-Bouët (Sud d’Abidjan) qui compte six commissariats, ne possède qu’un seul véhicule. La situation est identique pour le district d’Abobo (Nord d’Abidjan). Avec six commissariats, ce district ne dispose que de deux véhicules.

“Cette situation de Port-Bouët et d’Abobo est pratiquement la même dans les autres communes d’Abidjan à part ceux de Cocody (Est) et de Yopougon (Ouest) qui sont un peu bien lotis”, explique une source sécuritaire interrogée par APA.

Au niveau de l’armement, c’est le statuquo. La Côte d’Ivoire est sous embargo depuis 2004. Le président ivoirien Alassane Ouattara a annoncé au mois d’avril dernier lors d’une rencontre avec les ambassadeurs ivoiriens accrédités dans le monde, qu’il demandera, au lendemain de la présidentielle d’octobre prochain, la levée totale de l’embargo de l’ONU sur les armes que subit son pays depuis 2004.

“La Côte d’Ivoire n’a pas vocation à demeurer sous embargo plus longtemps. Nous demanderons donc la levée de l’embargo au lendemain de l’élection présidentielle d’octobre prochain”, avait déclaré le chef de l’Etat, grand favori de l’élection présidentielle du 25 octobre.

HS-LS/APA

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