03222023Headline:

Côte d’Ivoire /Violents affrontements entre guérés et burkinabès : Plusieurs blessés graves par balles…

affrontement

Des affrontements qui opposent deux communautés, se sont produits les vendredi 22 et samedi 23 mai 2015 aux frontières territoriales des départements de Bloléquin et Toulépleu, à l’ouest de la Côte d’Ivoire dans le village de Kpobly-Douhozé.

Ces combats, impliquant notamment des autochtones guéré et des allogènes burkinabè, ont fait, selon des témoins sur place que nous avons joints le mercredi 27 mai 2015, ainsi que des sources sécuritaires, au moins 7 blessés par balles et à l’arme blanche. C’est à coup de machette et de kalachnikov que les deux communautés se sont battues, selon nos sources.

Les affrontements ne se sont pas généralisés aux autres villages des deux départements. Un calme précaire règne dans la sous-préfecture de Péhé, dont les ressortissants ont été la cible. Deux des protagonistes, grièvement blessés, au seuil de la mort, ont été conduits à l’hôpital général de Toulépleu, et d’autres soignés sur place à Péhé. Il s’agit des frères Monhiro : Lucien, Basile et Sylvain, grièvement blessés par balles et à la machette.

La tension reste toujours « incandescente » même si, selon nos sources, les combats ont fait place à des pourparlers menés par Barro Arouna, le sous-préfet de Péhé. « Mes frères sont dans un état comateux. Ils sont toujours sous traitement à l’hôpital. Aujourd’hui ( Ndlr, hier), nous avons annulé notre déplacement avec le sous-préfet de Kadeguézon à cause de la tension qui règne. Il a entrepris des pourparlers mais les Burkinabè ne veulent rien entendre. Armés de kalachnikovs, ils occupent toujours nos terres et détruisent nos plantations. Chaque camp se prépare à de nouveaux affrontements. Peut-être vont-ils nous tuer tous, avec leurs kalachnikovs, pour nous arracher nos terres », s’est emporté Bohi Mathias, l’aîné de la famille, que nous avons joint par téléphone.

Les faits à la base de ces affrontements sont liés à la sempiternelle question des ventes illicites des forêts aux Burkinabè dans le département, en dépit d’un arrêté préfectoral pris par Karim Diarra, préfet du département, qui interdit toute transaction sur les terres. C’est dans la journée du vendredi 22 mai que les heurts ont éclaté dans le village de Kpobly-Douhozé, dans la sous-préfecture de Péhé. « Lorsque nous nous sommes rendus au champ, grande fut notre surprise de trouver, sur place, des ressortissants burkinabè, venus du village Kadéguézon en train de détruire nos jeunes plants d’hévéa, au motif que cette forêt leur a été vendue », a expliqué le chef de famille Bohi. Selon lui, il s’en est alors suivi une vive altercation qui a débouché sur des affrontements violents qui se sont poursuivis le lendemain samedi 23 mai.

Actuellement, les autorités sécuritaires et administratives font des pieds et des mains pour ramener la paix. Ce conflit met en lumière la fragilité des relations, toujours conflictuelles, entre les deux communautés.

 

Armand B. DEPEYLA

 linfodrome.com

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