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Côte-d’Ivoire:Le conflit wê-Baoulé dégénère / Le domicile du préfet de Guiglo pillé, celui du chef des Akan incendié

Le jeudi 02 novembre 2017, aux environs de 14H, Sronhon Evariste et son compagnon de route Gouehi Sedé Modeste sont en partance à moto dans leur campement. Mais contre toute attente, les deux compagnons de route seront visés par des coups de feu venant de la broussaille. Le bilan est lourd. Sronhon Evariste meurt sur le champ pendant que son compagnon, plus chanceux, est grièvement blessé.

Cette agression met rapidement le feu aux poudres dans une zone qui continue de panser les blessures du tout récent conflit intercommunautaire. Du village de Beoua jusqu’à la ville de Guiglo, les jeunes autochtones wê se saisissent de la dépouille mortelle de Sronhon Evariste et font une procession jusqu’à la préfecture de Guiglo.

Sur place, les forces de l’ordre qui ont établi un cordon de sécurité autour de la préfecture à la demande du Préfet, ont par ailleurs reçu la consigne ferme du Gouverneur de ne pas faire usage de leurs armes feu. Sommées de ne pas réagir, ils utilisent du gaz lacrymogènes pour les disperser. Mais en vain.

Les forces de l’ordre finissent par reculer sous la pression de la cohorte des jeunes surexcités et provocateurs. Visiblement animés d’intentions malveillantes et de desseins lugubres, les jeunes gens passent à l’acte en se livrant à des actes de vandalisme dont la spontanéité et la parfaite orchestration voilait mal une préméditation.

Le bilan de la furie dévastatrice est lourd. Les bureaux du préfet étant déplacés à son domicile pour cause de travaux. Un véhicule de type 4×4 réquisitionné par le préfet est incendié. Comme si cela ne suffisait pas, la horde se déporte à la résidence du Préfet qui y était en séance de travail justement sur la question avec ses collaborateurs, à savoir le secrétaire général, les sous-préfets de Guiglo et de Kaadé. Ici encore le bilan est lourd.

La résidence du gouverneur est pillé de fond en comble, la totalité du matériel informatique de la préfecture qui s’y trouvait est emporté ou endommagé par les pilleurs. Trois (03) mobylettes sont emportés et une incendiée. La somme de 10 millions de francs CFA que le Préfet a reçu de la sa hiérarchie pour faire face au récent conflit dans la zone est emportée par les vandales sous la menace.

Les trois(03) véhicules de commandement du Préfet, du Sg de Préfecture et de la Sous-préfet de Kaadé sont endommagés. Le véhicule personnel du nouveau sous-préfet de Guiglo, Nahounou Blé Guedé n’est pas également épargné. Les membres du corps préfectoral n’ont eu la vie sauve qu’après s’être hermétiquement enfermés dans la chambre conjugale du Gouverneur Messamba Koné.

Les événements de Beoua n’ont rien avoir avec le conflit réglé du Goin-Debe.

Le préfet de région rencontré dans les décombres de sa maison affirme que les événements de Beoua n’ont rien avoir avec le conflit réglé du Goin-Debe. Il a invité la population au calme malgré la situation difficile qu’il traverse.  »Personne ne pourra nous empêcher d’accomplir notre mission », a dit Messamba Koné. Qui affirme qu’avant de quitter les lieux, ils ont emporté les 50 chaises de réception du représentant de l’État.

Après la préfecture, les pillards mettent le cap sur la sous-préfecture où ils détruisent et brûlent partiellement les registres de l’état civil. Le matériel informatique de l’ONI et du service de l’État civil offert récemment par l’UNICEF sont également emporté par les paillards. Le groupe électrogènes ainsi que le fichier électronique et les appareils informatiques du SAARA (Service d’Aide et d’Assistance aux Réfugiés et Apatrides) prennent les destinations des voleurs.

Le domicile du chef des Akan du Cavally incendié
Le domicile du chef des Akan du Cavally, Nanan Mea Akessé qui a contribué au retour de la paix dans la région est visité par ces jeunes. Ils y mettent le feu. Ce feu ne suivra pas la volonté des pyromanes, il consume la maison du voisin du patriarche qui est un Wê.

Le vieil homme rencontré ne comprend pas ce qui lui arrive. Il soutient que ces jeunes sont manipulés d’autant plus que tous les Baoulé ont été chassé de Beoua depuis plus d’un mois.  »Les Baoulé ne peuvent pas être à la base de la mort du président des jeunes de Beoua puisqu’ils ont été tous chassé depuis un mois. Même le pasteur Baoulé qui y était resté, a été assassiné. Nous ne comprenons pas pourquoi les gens nous veulent alors que nous avons pardonné », s’indigne-t-il.

SAINT-TRA BI
Correspondant régional

Fratmat.info

 

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