Les locaux du Centre hospitalier universitaire (Chu) de Yopougon ont enregistré un drame qui pourrait faire date. Il s’agit de la mort que s’est volontairement donnée dame Madeleine Néto, une infirmière à la retraite, âgée de 62 ans.
La nouvelle de ce drame, peu ordinaire dans cet établissement, provoque rapidement une hystérie dans le centre hospitalier. Personnel médical, patients non grabataires, visiteurs, … chacun veut voir et comprendre ce qui a bien pu arriver. Mais de quoi s’agit-il exactement ?
A en croire nos sources, c’est le lundi 12 février 2018 que dame Madeleine Néto est admise au Chu de Yopougon. Internée au service de Médecine 1, les praticiens diagnostiquent une asthénie et une anorexie. Dans le langage populaire et non médical, on parle là, de fatigue générale et de perte d’appétit.
Rien de véritablement grave apparemment. Elle a été du corps médical et ses jeunes collègues vont certainement lui accorder beaucoup d’attention, dans sa prise en charge, afin qu’elle soit vite remise d’aplomb. Au regard de ce que disent les examens médicaux, la mémé a donc bien plus besoin de remontants, et ses bobos sont réglés. Enfin, c’est ce que peuvent avancer des profanes au domaine médical.
Mais, voilà qu’il va se produire quelque chose de complètement dingue, de totalement inattendue. En effet, dans la nuit du mercredi 14 au jeudi 15 février 2018, alors que les amoureux se célèbrent, pour la fête de Saint-Valentin, dame K.C., en service au Chu de Yopougon, est loin de son amoureux.
En fait, elle est l’infirmière de garde, consignée au service de Médecine 1. Aux alentours de 3h du matin, comme cela se fait habituellement, elle sort de son bureau et part pour une visite des chambres. Le moment pour elle, de s’assurer que tout va bien ou que des patients ont besoin d’aide. Mais, voilà qu’à l’approche de la chambre 226, elle entend un strident cri de détresse, déchirer le calme de la nuit. Vite, elle fonce dans la pièce. Là, elle trouve l’accompagnatrice de l’infirmière à la retraite pleurant de toutes ses larmes. Que lui arrive-t-il ? C’est la question que pose l’infirmière de garde à la pauvre dame, s’arrachant littéralement les cheveux.
Cette dernière se contente de pointer du doigt les toilettes de la chambre. L’infirmière s’y précipite, et ce qu’elle voit, manque de la faire tomber à la renverse. Il s’agit de dame Madeleine Néto, affaissée et un couteau de cuisine à la lame ensanglantée près d’elle. La pauvre femme, agonisante, avec une profonde entaille dans le cou, baigne dans son sang qui coule fortement. Sans perdre de temps, l’infirmière de garde donne l’alerte. Des membres du personnel médical accourent au chevet de la retraitée. Plus une seconde à perdre. La sexagénaire est sortie de sa chambre et évacuée de toute urgence, en salle de réanimation, à l’effet de lui faire subir une transfusion sanguine.
Hélas, il est trop tard. Ayant perdu beaucoup de son précieux sang, la pauvre mère de famille rend l’âme. La police informée par les responsables du Chu, des agents se rendent prestement sur place, pour le constat d’usage. Sur la nature de la mort, il nous revient que la retraitée s’est suicidée, en se tranchant la carotide, à l’aide d’un couteau de cuisine. Et quand l’on sait que la carotide est l’artère latérale, qui conduit le sang depuis le cœur à la tête, ça ne pouvait qu’être fatal.
Mais, qu’est-ce qui a pu pousser cette malheureuse vieille femme à ce geste désespéré, alors que vraisemblablement, le mal dont elle souffrait ne la condamnait pas ? Difficile à comprendre. Vraiment difficile. En tout cas, la police ouvre une enquête, pour remonter aux origines de ce suicide, totalement renversant.
KIKIE Ahou Nazaire
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