Dans notre parution du jeudi 18 octobre 2018, nous faisions cas d’un odieux crime qui avait été commis au quartier « Sicogi », à Koumassi-Gelti. Une pauvre retraitée de 80 ans, répondant aux initiales de dame K.A.T, avait été « exécutée » à coups de tessons de bouteille, à son domicile, où elle vivait seule.
Mais comme on l’entend dire de façon prosaïque, l’âme de la mémé est forte. Son tueur présumé vient d’être arrêté. Et c’est une grosse surprise. Pour ce qu’il nous est rapporté par nos sources, c’est le téléphone-portable volé à la victime, après le meurtre, qui va perdre le tueur. Et comment ?
De façon imprudente, il utilisait le crédit de communication du téléphone volé pour passer des appels, à tout vent, à des amis. Exploitant cette grosse bévue, les éléments du commissariat de police du 6ème arrondissement de Koumassi tracent, avec efficacité, les interlocuteurs de l’appelant et c’est ainsi qu’ils parviennent à remonter à ce dernier. Et mieux, à localiser ses positions.Ainsi, hier jeudi 17 octobre 2018, soit cinq (5) jours environ après le crime, les éléments du commissariat de police du 6ème arrondissement, menant l’enquête, débarquent très tôt le matin au quartier « Sicogi », à Koumassi, et appréhendent le tueur présumé. Il s’agit de N’Guessan Vianney, un jeune homme de 23 ans.
Apprenant l’arrestation de ce garçon, le quartier tombe des nues. Parce que Vianney, la vieille retraitée le connaît très bien et elle le considérait un peu comme son petit-fils. On apprend que ce garçon habitait chez son oncle, dont le domicile est situé juste à l’arrière de celui de la retraitée. Et pour ses frasques et autres dérives sociales, son oncle le vide de chez de lui. C’est un autre voisin qui, ne voulant pas le voir errer dans la rue, le prend en pitié et accepte de lui offrir gîte et couvert. Mais on le verra, cette étape difficile de sa vie ne le fera point changer positivement. Au contraire, Vianney va revoir ses ambitions de voyou à la hausse, pour aboutir à ce crime odieux. Et c’est lui qui raconte la scène.
A l’en croire donc, le vendredi 12 octobre 2018, aux alentours de minuit, il profite de ce que la vieille K.A.T., qui vit toute seule, dormait profondément pour escalader sa clôture et se retrouver dans sa cour. Et dans un coin de cette cour, il passe le reste de la nuit.
Très tôt le matin du samedi 13 octobre, il se réveille et se tient aux aguets. Quelques instants plus tard, la retraitée dont il connaît parfaitement les habitudes sort de sommeil. Et lorsqu’elle ouvre la porte d’entrée de sa maison, il bondit sur elle. Et à l’aide d’un tee-shirt qu’il tient en main, il tente de fermer le visage de la vieille. Lui qui a tout intérêt à ne pas qu’elle l’identifie.
Mais dans la lutte, il ne réussit pas cela. Et ce que le jeune brigand craignait arrive, quand la mémé finit par l’identifier parfaitement et à appeler à l’aide, en hurlant son nom. Et poursuivant ses aveux, Vianney rapporte que dès cet instant, il se sentait perdu. Mais il inverse les rôles et choisit plutôt que ce soit la retraitée qui périsse pour éviter qu’elle le dénonce.
Jeune, mais cruel
Selon ses propos, il s’empare alors d’une bouteille vide de vin qui traîne par là et la brise au sol. Il use des tessons pour transpercer de part et d’autre, sa pauvre victime. La malheureuse affaiblie, il la pousse à l’intérieur de la maison. Précisément, au salon. Et là, il fait à l’octogénaire de « vilaines choses » que la morale interdit ici de rappeler, avant de l’achever en lui portant plusieurs autres coups de tessons de bouteille.
Le crime commis, Vianney poursuit pour dire qu’il passe la maison au crible et y vole la somme de 300 000 F Cfa, une tablette et le téléphone-portable de sa victime. Et sachant que personne d’autre ne viendrait chez dame K.A.T., il reste sur place, près du cadavre. Il attend là jusqu’à minuit ce samedi-là. Heure à laquelle, il ouvre le portail et quitte les lieux discrètement. Il rejoint aussitôt des amis à Marcory, avec lesquels il s’offre un dîner très bien arrosé.
Le dimanche 14 octobre 2018, il va se conduire exactement comme Meursault, le principal acteur du roman « L’étranger » d’Albert Camus. Meursault qui ne s’apitoie pas sur la mort de sa mère et qui va plutôt se faire plaisir avec des escapades. Ainsi, après une brève escale à la maison, Vianney fonce à la plage à Grand-Bassam, où il passe de bons moments.
C’est depuis cette station balnéaire qu’il apprend plus tard, que le corps sans vie de sa victime vient d’être découvert. Il saute dans le premier véhicule et regagne son quartier, la « Sicogi ». Et mêlé innocemment à la foule, il regarde la police procéder au constat d’usage. Puis, les pompes funèbres sortir de la maison le corps de dame K.A.T., pour le transférer à la morgue. Et lorsque les voisins vont consoler la famille éplorée, Vianney s’en mêle.
Malheureusement pour lui, ce jeune tueur qui croyait son crime parfait et qui précise avoir agi sans être sous l’emprise d’un quelconque hallucinogène sur lui, est appréhendé, cinq jours plus tard. Comme quoi, le sang humain ne se verse pas impunément.
KIKIE Ahou Nazaire
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