Musée des Civilisations de Côte d’Ivoire : Toute la collection en or d’Houphouët-Boigny volée
Une mobilisation pour la protection et la sauvegarde des biens culturels lancée
Memel Kassi (Directrice) : « Ce lancement vise une prise de conscience collective »

Le Musée des Civilisations de Côte d’Ivoire, en partenariat avec la Fondation Tapa pour les arts et la culture et l’Association l’Art(sans)frique a procédé au lancement du projet ”La Collection Fantôme”

Un Projet culturel multiforme qui se décline comme un appel à la protection et à la sauvegarde des biens culturels. C’était le mercredi 4 janvier 2017, au sein dudit musée sis au Plateau. La directrice du Musée des Civilisations de Côte d’Ivoire, Sylvie Memel Kassi, a fait une historique de cette initiative. Bien avant, elle a déclaré l’urgence d’une mobilisation générale pour la protection et le développement du musée, suite au vol d’une centaine d’œuvres d’art au nombre desquelles figurait toute la collection « or » du Président Félix Houphouët-Boigny. Porté à la fois par les artistes et le monde de la culture, il se veut, à l’en croire, aussi bien un ensemble de réponses au questionnement que soulève le phénomène du trafic illicite des biens culturels dont le Musée des Civilisations fut une victime lors de la crise post-électorale de 2010.

«Cette cérémonie de lancement vise donc la prise de conscience collective, ainsi que la mobilisation du public et des partenaires pour la réalisation du projet danses différentes phases », a indiqué Sylvie Memel Kassi. Quant à Claudine Kouadio, Secrétaire générale par intérim de la Fondation Orange Côte d’Ivoire, elle a instruit sur la contribution de la structure dont elle a l’insigne honneur de représenter, à la préservation du patrimoine culturel ivoirien. « La Côte d’Ivoire possède un patrimoine culturel exceptionnel. Nous accordons une attention particulière à ce domaine et en faisons une de nos priorités. D’ailleurs, depuis 2007, nous accompagnons le Musée des Civilisations de Côte d’Ivoire et la Fondation Tapa pour la préservation et la sauvegarde de ce riche patrimoine », a-t-elle signifié. Puis de révéler que ce partenariat a permis de réaliser plusieurs projets dont la collecte d’objets ancestraux, l’exposition «le musée vient à vous », la création du musée des attributs royaux d’Abengourou, les web-visites des œuvres exposées au Musée du Quai Branly. « Et aujourd’hui, nous poursuivons cette démarche à travers notre appui au projet ‘’la collection Fantôme’’», a-t-elle précisé, non sans préciser que cette initiative est une belle opportunité pour sensibiliser sur la valeur de l’héritage culturel ivoirien et la nécessité de le sauvegarder.

Le Pr Lou Bamba, secrétaire général de la Commission nationale ivoirienne pour l’Unesco, a fait savoir qu’à travers cette initiative ”les fantômes veulent dénoncer en s’en prenant à ceux qui ont volé ces œuvres”. « Ils (fantômes) veulent restaurer le sacré qui a été profané », a-t-il déclaré. Aussi a-t-il tenu à préciser que les musées ne sont pas des dépôts d’objets désuets, mais plutôt ”le miroir des peuples qui ouvre les uns aux autres’‘. Elie Liazéré Kouaho, conseiller technique au ministère de la Culture et de la Francophonie, est convaincu que cette action permettra d’écrire à l’unisson des pages d’une nouvelle histoire dans la lutte pour la protection et la sauvegarde des biens culturels. Cette cérémonie a été auréolée par une prestation très enlevée des slameurs du collectif « Au nom du Slam» et de la lecture de textes des écrivains Armand Gauz et Alex Kipré. Dans la même dynamique, les plasticiens Soro Pehouet, Soro Jacques, Pascal Konan et Amakan ont peint des tableaux sur place en apportant leur touche à l’hommage rendu pour montrer ainsi l’implication des jeunes créateurs ivoiriens. Notons qu’une seconde soirée de lancement est prévue en février 2017, à Paris.

DIARRA Tiémoko

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