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Histoire : les 60 ans des accords d’Evian : l’exode des pieds-noirs, un arrachement douloureux

Près de 700 000 Européens quittent à la hâte l’Algérie en 1962 alors que leur angoisse de l’indépendance est exacerbée par la politique de la terre brûlée de l’OAS.

Jacqueline (qui n’a pas souhaité donner son nom de famille) avait 20 ans en 1962. Aujourd’hui, cette belle dame se souvient « comme si c’était hier » de ce 18 mars où elle a appris à la radio que les accords d’Evian avaient été signés. « Quelle tristesse ! C’était bien la fin de notre Algérie. Mais nous ne voulions pas vraiment y croire. Alors, pour quelques mois encore, dans un déni collectif, nous avons fait comme si tout était encore possible. »

Le lendemain, malgré les conseils de ses parents qui trouvaient le quartier trop dangereux, l’institutrice se rend à son école dans une cité d’Alger abritant essentiellement des enfants arabes. Elle leur demande d’abord d’effacer le « TAHYA FLN » (« Vive le FLN ! ») qu’ils écrivaient chaque matin sur le tableau. En fin de matinée, quand elle leur annonce qu’elle ne reviendra plus à l’école « avant quelque temps », certains de ses élèves, « surtout les filles », versent une petite larme. « On t’aimait bien, maîtresse. Tu vas bientôt revenir ? » « Inch Allah », leur répond-elle. C’est un des seuls mots d’arabe qu’elle connaît.

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