Janet Yellen, la secrétaire américaine au Trésor, est arrivée jeudi 5 juillet à Pékin. Elle doit rencontrer ses homologues chinois dans un contexte de restrictions commerciales renforcées entre les deux pays.
Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde
Comme pour Antony Blinken le mois dernier, personne, ni côté américain ni côté chinois, ne s’attend à une percée diplomatique majeure à l’occasion de cette visite. Mais vu jusqu’où sont montées les tensions ces derniers mois avec l’affaire des ballons espions notamment, le dialogue en lui-même est déjà perçu comme constructif. On serait même dans une phase de dégel disent certains observateurs.
Le secrétaire au Trésor devrait se retrouver à Pékin, la nouvelle équipe issue du 20ᵉ congrès du Parti communiste chinois (PCC), les hommes de Xi Jinping, dont le vice-Premier ministre He Lifeng chargé des négociations avec les États-Unis.
Janet Yellen est appréciée en Chine depuis sa prise de distance le mois dernier avec ceux qui, au Capitole, prônent le découplage avec la Chine. Une option selon elle « désastreuse ». La Chine, qui tente de relancer son économie, a applaudi des deux mains cette déclaration.
Un dégel à petit pas
Sur la table des négociations pour la partie chinoise, la levée des restrictions américaine à l’exportation de hautes technologies. Juste avant l’arrivée de la secrétaire au Trésor et de manière à peser dans ce bras de fer, Pékin a annoncé la limitation de ses exportations de gallium et germanium, deux métaux rares qui entrent dans la fabrication des semi-conducteurs et des panneaux solaires. Un dégel à petit pas, car pour l’instant chacun met l’accent sur la sécurité nationale avant les avancées économiques.
Et Pékin risque d’être déçu dans ses attentes. Selon le Wall Street Journal, après avoir restreint la vente de puces électroniques avancées à la Chine, la Maison Blanche songerait à limiter l’accès aux services de « cloud » informatique basés aux États-Unis.