Maroc-Israel

La reconnaissance par Israël de la souveraineté du Maroc sur le Sahara est un événement très important, tandis que la décision d’ouvrir un consulat général à la ville de Dakhla est une excellente symbolique, affirme Driss Aissaoui, expert et consultant politique.

L’Etat d’Israël a décidé de reconnaître la souveraineté du Maroc sur le Sahara, a fait savoir une lettre adressée au Roi Mohammed VI ce lundi par le Premier Ministre israélien, Benyamin Netanyahu. Cette information a d’ailleurs été rendue publique par le biais d’un communiqué du palais royal.

Cette décision fait suite à la reprise des relations diplomatiques entre Rabat et Tel-Aviv, entérinée en décembre 2020. Elle témoigne de l’engagement mutuel des deux pays à consolider leur partenariat et à promouvoir la stabilité et la prospérité régionales.

Bien que cette reconnaissance suscite des réactions diverses, avec des voix exprimant leur soutien à cette décision et d’autres qui soulèvent des préoccupations, il s’agit indéniablement d’un développement majeur dans la diplomatie régionale qui pourrait avoir des répercussions positives sur la coopération politique, économique et culturelle entre le Maroc et Israël.

Pour l’expert et consultant politique, Driss Aissaoui, la décision du gouvernement de Netanyahu de reconnaître la souveraineté du Maroc sur ces territoires du Sahara est très importante et vient à point nommé, au moment même où le Maroc est en train d’engranger un certain nombre de réalisations de belle envergure au niveau de la politique étrangère.

Le spécialiste évoque, dans une déclaration à Hespress FR, les avancées diplomatiques du Royaume au niveau de l’Afrique et de l’Europe. « Je veux ici citer le fait que les relations avec l’Espagne sont véritablement au beau fixe. Nous devons rappeler également que le même travail a été fait aussi avec l’Italie, avec laquelle le Maroc a signé une convention de partenariat stratégique. La même chose a été également faite avec l’Allemagne, avec laquelle nous sommes liés aujourd’hui par un accord de partenariat stratégique », poursuit-il.

D’un autre côté, Aissaoui met en évidence qu’Israël est un pays qui a un poids particulier au niveau de l’Afrique. Il souligne qu’Israël est en train de développer des partenariats avec le Sénégal ainsi qu’avec beaucoup d’autres pays africains, notant qu’il s’agit d’un partenariat basé sur l’intelligence effective des relations bilatérales.

En outre, le consultant politique rappelle que cela fait près de trois ans que les deux pays ont rétablis leurs liens, dans le cadre des accords d’Abraham et certains détracteurs de l’intégrité territoriale du Maroc ont commencé à critiquer cette ouverture de partenariat avec Israël, remettant en question sa pertinence.

Or, avec Israël, ce sont des relations de très bonne intelligence, ajoute l’expert en soulignant qu’Israël est un pays avec lequel tous les pays d’Afrique de manière générale, et le Maroc en particulier, entretiennent des relations de partenariat à des niveaux très importants.

« Ça a pris du temps. Pourquoi ? Parce qu’Israël est un pays qui regarde de très près sa politique étrangère, particulièrement en Afrique. Il ne veut pas devenir, si vous voulez, un pays qui fait une fausse note dans la politique étrangère », explique Aissaoui.

Et d’ajouter : « Au contraire, il y a même au niveau de la décision de la lettre que Benjamin Netanyahu a envoyée à Sa Majesté le Roi Mohammed VI, un engagement de la part de l’État d’Israël d’ouvrir un consulat général au niveau de la ville de Dakhla, et c’est une excellente symbolique. Vous savez, Dakhla, c’est quoi ? C’est la porte du Sahara, des provinces sahariennes. C’est la porte de l’Afrique et le Maroc avait déjà commencé à développer un certain nombre d’initiatives dans le même sens ».

Selon Aissaoui, la ville de Dakhla est un territoire en plein développement, notamment avec la construction du port atlantique. De plus, le gouvernement marocain a mis en place une double voie reliant Tiznit à Dakhla, ce qui est une réalisation extraordinaire. « En fait, c’est pratiquement une autoroute du fond du Maroc vers le cœur de l’Afrique », a-t-il affirmé.

Dakhla est également une ville offrant de nombreuses opportunités d’investissement, notamment dans le secteur de l’agro-industrie qui bénéficie d’un système d’irrigation avancé. Par ailleurs, un projet de construction d’une usine de dessalement de l’eau de mer est également en cours, poursuit le spécialiste.

« Ce sont des projets dans lesquels le gouvernement israélien, à travers son expertise avérée, va pouvoir participer de manière active avec son allié qui est le Royaume du Maroc. Les relations entre le Maroc et Israël sont des relations qui sont basées sur des fondements humains. Quelque 1,5 million de citoyens israéliens ont leurs origines au Maroc, que ce soit au niveau d’Essaouira, de Casablanca, d’Agadir et d’autres contrées très importantes sont véritablement les lieux de reconnaissance de la part des citoyens israéliens », a-t-il fait savoir.

Quant au timing de la décision, Aissaoui note que tout cela est intervenu au moment où le Maroc est en train de mettre en place une stratégie diplomatique extrêmement forte avec l’Afrique et avec un certain nombre de pays européens. « Donc, c’est un croissant de croissance et de prospérité qui sera ouvert et qui va ouvrir le cœur de l’Afrique sur le cœur du bassin méditerranéen », conclut l’expert et consultant politique.