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Côte d’ivoire/L’argent facile et en vitesse : les ivoiriens prêts à tout pour devenir riche

 

 

Jamais devenir riche n’a autant cristallisé les esprits que dans ce siècle présent. Pour parvenir à la prospérité, les ivoiriens sont prêts à tout pourvu qu’au bout du sacrifice l’opulence puisse leur ouvrir ses bras.

L’argent n’a pas d’odeur, dit-on dans le jargon populaire africain pour signifier que tous les moyens sont bons pour amasser des richesses. Et c’est justement à ce niveau que se situe le problème. Toutes les voies méritent elles d’être empruntées par les humains pourvu qu’elles conduisent à l’argent ? Cette question mérite bien une réponse sans ambigüité compte tenu des ravages que la course à la richesse fait dans les sociétés africaines particulièrement en Côte d’ivoire.

Il est écrit dans la Bible que l’amour de l’argent est la racine de tous les maux (I Timothée 6 :6-11) En prenant connaissance de ce que les ivoiriens sont capables de faire pour s’enrichir vous comprendrez certainement la profondeur et la véracité de ce passage extrait du livre Saint. Autrefois, la pratique la plus répandue était la consultation des marabouts qui prescrivait parfois l’extrême, c’est-à-dire, des sacrifices humains. Aujourd’hui, même si cette pratique continue à battre son plein avec des tournures un peu plus modernes (voyance en ligne, consultation par téléphone), d’autres moyens viennent s’y ajouter, au grand dam des bonnes mœurs enseignées dans les chapelles et mosquées du pays.

Au titre de ces pratiques immorales se placent en bonne position le lesbianisme et la pédérastie. Pour réaliser leur rêve de devenir riche djona-djona (rapidement en langue malinké), les jeunes hommes n’hésitent par à rejoindre les fameux clubs rouge regroupant des hommes nantis mais pervertis jusqu’à la moelle épinière. Ces derniers ne sont prêts à manifester leur générosité qu’envers ceux qui sont prêts à s’offrir à leur appétit vorace, ignoble et dévastateur. Malheureusement, alors qu’on les comptait au bout des doigts autrefois, les candidatures pour rejoindre les clubs rouges du pays se multiplient. Sur le net et dans certains journaux de la place, on peut même lire des annonces de jeunes gens recherchant des grottos (hommes riches) prêts à offrir des liasses de billets à qui veut offrir son ’’ariano’’ (mot argotique désignant l’orifice servant à faire les besoins). Idem pour les jeunes filles, remplies de la volonté de se faire du pactole quel qu’en soit le prix à payer. Aujourd’hui à Abidjan, les ‘’lél钒 (lesbiennes) s’affichent sans vergogne et sans craindre les regards dédaigneux voire le courroux de certaines personnes. Dire que plusieurs y sont parvenus dans le but de devenir millionnaires en un clin d’œil.

Mais à côté de ces deux groupes, il y a celui des jeunes qui lassés de chercher un hypothétique emploi par ces temps qui courent se sont transformés en voyants ou mystiques. Récemment dans un cybercafé de la place, trois jeunes d’entre ces nouveaux escrocs sont arrivés dans le but de faire une impression et des photocopies. Sur les feuilles à photocopier l’on pouvait lire : « votre marabout-voyant venu de la région de Bondoukou est à Abidjan pour vous servir…. ». Sur cette affiche truffée de fautes, le jeune homme qui semblait être le voyant en question faisait étalage des cas qu’ils prétendaient pouvoir traiter. Entre autres : cas d’envoutement, mariage avec hommes riches, succès dans les études et les affaires, voyage en Europe, devenir riche etc.

La prolifération des agences de voyance et des mystiques en Côte d’ivoire est telle que les médias publics et privés du pays en font la promotion en leur consacrant des plages horaires pour des émissions. Partout en Côte d’ivoire, ce business a pignon sur rue. Si vous avez l’habitude de faire du zapping sur les chaînes de radio de proximité, vous ne manquerez pas de tomber sur l’un de ces mystiques, vantant des pouvoirs qu’ils ne possèdent très souvent pas. Bien que beaucoup d’hommes et de femmes aient été abusés par ces arnaqueurs, ils sont des milliers à courir après ces devins qui profitent de la précarité dans laquelle les populations se trouvent actuellement pour les spolier. Malheureusement, avec l’avènement de la crise post-électorale, une certaine crédibilité a été accordée à tout ce qui est mystique au point où des dozo (chasseurs traditionnels originaires du Nord de la Côte d’ivoire et ayant participé au combat pour la chute de l’ex chef d’Etat Laurent Gbagbo. Ils ont la réputation de communiquer avec le monde mystique) font la publicité au grand air (carrefour de la mairie à Abobo) de leur puissance surnaturelle invitant quiconque veut un gris-gris, un fétiche à les prendre attache avec eux.

Qui pourra, par ailleurs, parler de la course à la fortune facile et rapide sans parler des plus jeunes, ces garçons dont l’âge varie entre 12 et 25 ans souvent plus et qui ont pour métier le broutage (escroquerie à l’ivoirienne) ? Oui, grâce à la cupidité de ces jeunes brouteurs également piqué par le virus du gain facile, le pays tout entier fait peur à de nombreux investisseurs. Qui ignore que sur la toile, la Côte d’ivoire figure sur plusieurs listes rouges comme étant un pays à haut risque, un pays à éviter à tout prix pour des transactions en ligne ? C’est dans cet univers que d’autres systèmes d’enrichissement ultra rapides ont fait leur apparition sur la scène. QNET autrefois QUEST NET et ONEX pour ne citer que ces deux là ont fait, en quelques mois de présence seulement sur le territoire ivoirien, des milliers d’adhérents. Chacun y voit une opportunité à ne surtout pas rater pour devenir immensément riche en fournissant peu d’effort. C’est à croire que le phénomène des placements d’argent et la récente descente aux enfers des souscripteurs de la structure AKOUNDAN OUNFLE n’a pas servi de leçon aux candidats à la course à l’enrichissement rapide.

Mais dites-moi, chers lecteurs, depuis quand un homme peut-il courir aussi vite que l’argent ? À bon entendeur, prudence !

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