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“Histoire d’amour” avec Sankara? : Enfin, après 30 ans Antoinette Konan dit sa part de vérité

sankara antoinette

Un véritable fardeau que la très discrète artiste ivoirienne Atoinette Konan vient de déposer ce vendredi 29 mai 2015 soir, après l’avoir porté durant près de trente ans. En effet, invité de l’émission Show Time sur la RTI 1 animé par Didier Bléou, celle qui a révéla l’instrument musical “Ahoko” dans les années 80 au grand public a depuis cette époque porté (et continuera encore peut-être) de porter le voile de la “la maitresse ivoirienne” de l’ex-président du Burkina Faso Thomas Sankara (1983-1987), tué lors d’un coup d’Etat en 1987.  Interrogé sur cette affaire par la co-animatrice de l’émission, Aurelie Eliam, la chanteuse Antoinette Konan a tout simplement, et catégoriquement, nié la rumeur qui pourtant, comme un bon vin, s’est au fil du temps ancrée dans les esprits des Ivoiriens et devenue “vérité malgré elle” faute de démenti. Les gens ” ont voulu qu’il y eut quelque chose, mais il n’y a (jamais) rien eu entre nous”, a-t-elle coupé net, signalant que cette folle affaire lui a d’ailleurs fait plus de mal que de bien.

L’histoire

Pour en revenir à l’histoire, tout part de cette fameuse scène, où Antoinette Konan est en train d’apprendre à jouer l’Ahoko à un Thomas Sankara visiblement très impressionné de découvrir cet instrument particulièrement original. C’était lors de la soirée gala d’’un sommet de chefs d’Etat à Yamoussoukro. S’expliquant lors de l’émission, l’artiste affirme qu’elle avait été appelé par l’ambassadeur Georges Ouégnin, chef de protocole du président Félix Houphouët-Boigny, à revenir dans la salle, à sa grande stupéfaction, alors qu’elle avait fini de faire sa prestation.

La raison, le capitaine Thomas Sankara qui était un féru de musique, surtout des instruments musicaux – il jouait assez bien à la guitare-, tenait à savoir comment se joue l’ahoko.  Cet instrument de la famille des idiophones, utilisé essentiellement par le peuple Baoulés de Côte d’Ivoire, et qui est constitué d’une petite boule (souvent un fruit évidé et séché), ayant deux trous symétriques de chaque côté servant de caisse de résonance et traversée de part en part par une longue tige en bois strié.

Ainsi, l’enthousiasme très affiché du leader de la révolution burkinabé à cet instant, a suffit pour alimenter toutes sortes de bruits à ce sujet. Des rumeurs qui vont s’intensifier la fille Kodè de Béoumi, qui faisait partie à l’époque de la crème de la musique ivoirienne, multipliait les va-et-vient entre Abidjan et Ouagadougou.

Jamais vu Sankara à Ouaga

Appelé à expliqué ces mouvements “suspects” entre les bords de la Lagune Ebrié et la capitale du pays des hommes intègres, Antoinette Konan a fait savoir qu’elle s’y rendait pour prester à des spectacles, sous la houlette de son premier arrangeur et mentor Bocana Maïga. Mais durant tous ces séjours ouagalais, “je n’ai jamais vu cet homme (Sankara)” la-bas, a affirmé l’artiste, insistant que plus rien ne l’a lié à l’ex-président du Faso après la séance de formation à l’ahoko de Yamoussoukro. Voilà qui certainement va mettre fin (espérons-le) à trois décennies de “on dit”(1)  des “affairés de Babi” (2) .

Armand Tanoh

(1)    “On dit” : façon familière (très souvent péjorative) de désigner les rumeurs en Côte d’Ivoire

(2)    “Affairé” : adepte ou friand du commérage (dans le jargon ivoirien) ; Babi : une autre façon d’appeler Abidjan « dans le jargon ivoirien) ;  “affairés de Babi” = adeptes ou friands du commérage à Abidjan.

ladiplomatique

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