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14-Juillet/ Fête nationale de la France : de futurs officiers supérieurs africains dans les rangs du défilé

Cette année encore, les élèves de la prestigieuse école militaire de Saint-Cyr et de l’École navale de Brest sont présents dans les rangs du défilé du 14-Juillet ce dimanche, fête nationale de la France. Ils sont près de 300 et parmi eux, de futurs officiers supérieurs étrangers, en majorité venus du continent africain.
« C’est toujours un plaisir que ce soit comme au 4 avril pour les militaires sénégalais, ou le 14-Juillet pour les militaires français, de défiler devant le président de la République, devant les acclamations du peuple français, c’est toujours un plaisir », raconte le sous-lieutenant, Issaka du Sénégal. Il appartient au 1er bataillon de France.

Selon lui, Saint-Cyr est un véritable « creuset » pour les militaires venus du monde entier. « On est environ 28, il y a des Africains pour la plupart, mais il y a également des Asiatiques, on a quatre Saoudiens, on a des Thaïlandais. Saint-Cyr, c’est aujourd’hui un melting pop culturel, on peut dire », poursuit le jeune homme.

« Une tradition respectée »

À Saint-Cyr, les Africains sont appelés les crocodiles. « Les crocos qui voulait dire avant petits bras, grande gueule parce qu’au niveau sport ça n’envoyait pas autant que ça, mais aujourd’hui on va faire différemment, je crois même que le terme doit être changé », indique Issaka.

« C’est une des longues traditions de Saint-Cyr. On l’accepte, c’est une tradition qui est respectée. La solidarité est là parmi les Africains parce que la plupart du temps, on est ensemble, culturellement on est surtout lié entre Africains, mais ça ne veut pas dire qu’il y a une tension entre les Français et les étrangers », ajoute le sous-lieutenant.

Comme lui, ils seront près de 200 de l’école militaire de Saint-Cyr à défiler sur les Champs-Élysées. « Parfois, on manque de compréhension entre des cultures qui se côtoient et parfois qui ne s’emboîtent pas. Après, c’est toujours bien parce qu’on apprend de l’autre, on apprend des gens qui viennent d’horizon différent, c’est ça qui fait la spécialité de Saint-Cyr », conclut Issaka.

Un échange de culture

Une centaine de jeunes officiers de l’École navale de Brest défileront eux aussi ce dimanche. « Nous avons plusieurs pays, des pays de l’Afrique de l’Ouest et de l’Afrique centrale. Au quotidien, on est tout le temps ensemble, mais on s’adapte aussi avec nos confrères français. Déjà, à l’École navale, on n’est pas logé qu’entre nous les Africains, nous sommes logés avec les Français. On essaie d’apprendre leur culture. Nous aussi, on leur parle de notre culture », raconte à son tour Charles qui vient du Cameroun.

« On se retrouve une fois par semestre, où on décide d’organiser quelque chose entre nous pour pouvoir un peu changer d’idée. Ce sont des repas. On fait un repas dans un poste où on essaie de faire le mélange des cultures. Par exemple, les Togolais préparent pour eux, les Camerounais et les Béninois, on essaie de se changer des mets », renchérit Charles.

Dans les missions militaires, les pays sont souvent amenés à coopérer entre eux. « Telle que la mission Corymbe. Ça sera plus facile pour nous de travailler sachant que j’ai mon confrère que j’ai rencontré à l’École navale de l’autre côté. Du coup des moments comme ça, on se souviendra bien de la France. Et puis, nous allons travailler en coopération, et ça sera du coup facile », estime l’aspirant.

Il participera au 14-Juillet avec quelques-uns de ses camarades d’Afrique de l’Ouest qui, dans quelques années, occuperont des postes clés dans les marines du golfe de Guinée.

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