Quatre Français, arrêtés en mars 2013 à Punta Cana, en République dominicaine, ont été condamnés vendredi, par un tribunal de Saint-Domingue, à des peines de 20 ans de prison pour trafic de drogue. Leurs avocats vont faire appel.
Les quatre ressortissants français mis en cause par la justice dominicaine dans l’affaire dite “Air Cocaïne” ont été condamnés, vendredi 14 août, à des peines de 20 ans pour trafic de drogue – la peine maximale requise par le procureur -, a annoncé le tribunal de Saint-Domingue.
Ils ont été reconnus “coupables du crime d’association en vue de (…) posséder des drogues illicites”, a lu la secrétaire du tribunal à l’issue des délibérations qui ont duré près de 10 heures.
Les pilotes Pascal Fauret et Bruno Odos, le passager Nicolas Pisapia et l’apporteur d’affaires Alain Castany avaient été arrêtés dans la nuit du 19 au 20 mars 2013, quand la police dominicaine, renseignée notamment par les États-Unis, a intercepté sur le tarmac de l’aéroport de Punta Cana (est) un Falcon 50 avec à son bord 26 valises contenant 680 kg de cocaïne.
Sur les 10 Dominicains poursuivis pour complicité dans cette affaire, six ont été acquittés, quatre autres écopant de peines allant de cinq à 10 ans de prison.
Les accusés ont toujours clamé leur innocence
L’avocate des pilotes français, Me Maria Elena Gratereaux, a immédiatement annoncé qu’elle ferait appel, de même que Nicolas Pisapia. M. Castany a lui quitté la salle immédiatement après la lecture de la décision.
Les quatre Français, qui ont toujours clamé leur innocence, comparaissaient libres après 15 mois de détention provisoire. Ils le resteront jusqu’à ce que la sentence soit définitive, mais ne pourront pas quitter la République dominicaine.
Dans leurs plaidoiries, les avocats des quatre hommes avaient tous demandé leur acquittement, alléguant que rien ne prouvait qu’ils savaient que de la drogue se trouvait à bord de l’avion.
Depuis 2008, au moins trois Françaises ont connu les geôles dominicaines
En France, une enquête a également été ouverte après l’interception de l’avion en République dominicaine. Mais les gendarmes avaient été mis dès janvier 2013 sur la piste de “comportements suspects” de passagers d’un Falcon 50 ayant atterri un mois plus tôt à Saint-Tropez (sud-est).
Le 9 décembre 2012, un douanier en poste à Toulon (sud-est), soupçonné aujourd’hui de complicité, était allé accueillir l’avion, avec à son bord Pascal Fauret, Bruno Odos et Nicolas Pisapia. Il avait fait entrer sur le tarmac deux véhicules qui avaient emporté dix valises déchargées de l’appareil.
Selon l’enquête, deux autres déchargements identiques avaient eu lieu en 2012 et un autre était prévu pour le 18 mars 2013.
Depuis 2008, au moins trois Françaises ont fait des séjours dans les geôles dominicaines, toutes affirmant que la drogue trouvée dans leurs bagages y avait été introduite à leur insu. Elles ont toutes aujourd’hui recouvré la liberté, après parfois plusieurs années de détention.
Avec AFP
