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90 jours à New York sans internet, sans ordinateur et sans téléphone portable: Constat

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Deux ordinateurs, une tablette, un smartphone. Et parfois, tout cela en même temps. Beaucoup pour un seul homme, n’est-ce pas ? Pourtant, à en croire les tendances actuelles, notre appétit pour la technologie connectée à internet va crescendo. Ce constat, tout le monde le fait au quotidien. Chacun dans sa vie très équipée se dit un jour “tiens, je me passerais bien de mon téléphone aujourd’hui”, ou encore “pendant les vacances, je ne consulte plus mes mails”. Certains envisagent même le retour de la randonnée les weekends pour “se déconnecter un peu”. Et bien aujourd’hui c’est mon tour. Je pars en randonnée à New York pour 90 jours sans internet, sans ordinateur et sans téléphone portable. Départ le 14 octobre 2014.

C’est un projet un peu atypique, j’en conviens. Pourquoi New York ? Parce que j’en ai rêvé, plus jeune. Et puis parce que ça grouille de partout, que tout va très vite, que tout nous dépasse. D’ailleurs, on me répète souvent que “ça va être compliqué”. Effectivement, il semble que New York soit la ville la plus “connectée” au monde. Mais de quoi s’agit-il au fond ? De la plus grande concentration de connexions wifi jamais mesurée au kilomètre carré ? Ou d’écrans LED ? Ou de smartphones à pomme ? Si le terme “connexion” ne fait plus référence qu’à la capacité qu’ont nos appareils électroniques à se connecter entre eux, il est grand temps de se virtualiser, nous autres, les humains. Non, je crois que le terme “connexion” fait plutôt référence à “connectivité”. New York serait donc la ville la plus “connectivée” au monde. Pas très joli, nous sommes d’accords. L’origine de notre utilisation de la technologie connectée repose sur l’échange. L’échange d’informations, de données, mais aussi le partage de sensations, de sentiments et d’émotions avec des internautes qui sont avant tout des êtres humains. Dans ce contexte, c’est-à-dire sans appareil électronique connecté et face au besoin de partager informations et émotions, vais-je me sentir isolé ? Déconnecté ? En manque de connectivité ? Ou à l’inverse, plus connecté à la réalité ? C’est ce que nous allons voir.
Vous l’aurez compris, l’objet de cette expérience est l’observation de la connexion et de la déconnexion. Mon utilisation abusive d’internet ces dernières années et la multiplication des supports de connexion s’y rattachant m’ont fait réfléchir sur leur impact au quotidien. Petit à petit, j’ai décidé de m’en désengager : out les comptes Twitter, Viadeo, Deezer, Instagram, Pinterest et plus récemment Facebook. J’ai même vendu mon ordinateur. Et je ne suis pas un cas isolé ! J’ai la sensation de vivre ma vie plus intensément lorsque je suis directement connecté à mon environnement et aux individus qui le composent. Lorsque mes sens sont en éveil et qu’aucun appareil électronique ne filtre mes émotions, je suis véritablement en phase avec la réalité et plus en mesure de profiter de l’instant présent. Prenons un exemple. Lorsque j’étais enfant, il n’y a pas encore si longtemps, j’étais de nature patiente. En d’autres termes, j’étais capable d’attendre. Attendre sans s’agacer, attendre sans se plaindre, attendre pour le plaisir d’obtenir ce que l’on souhaite après l’avoir désiré. Aujourd’hui, il m’est difficile d’être patient. Désormais, l’attente crée la frustration, voire même, le malaise. Depuis que l’instantanéité est devenue un gage de qualité et de performance, nous ne sommes plus en mesure de patienter. Cette impatience nous conduit parfois à nous comporter de manière excessive et à faire du tort à notre entourage direct, ou indirect. Je crois qu’elle est le fruit de notre consommation d’une technologie toujours plus pointue, plus rapide, plus puissante, plus efficace, plus complète, enfin bref, d’une technologie toujours plus.

Voici donc mon hypothèse : l’utilisation de la technologie connectée à internet et du téléphone portable influence nos comportements et notre perception de la réalité, particulièrement dans la relation à l’autre.

En tant que membre de la génération Y, j’ai grandi avec cette technologie. Aujourd’hui, elle me pèse. J’ai l’impression d’en être dépendant, de vivre à travers elle et d’être paradoxalement déconnecté du monde. Imaginez le concert live de votre groupe de musique préféré. Imaginez maintenant que vous soyez dans la salle et que l’on vous propose de regarder le show sur l’écran de votre téléphone… comment réagiriez-vous ?

Bien évidemment, cette hypothèse ne fait pas l’unanimité, car tout dépend du rapport que chacun entretient avec cette technologie connectée. Difficile pour mes parents de s’approprier la démarche par exemple, imaginez pour mes grands-parents. Notre relation à la technologie connectée serait donc générationnelle. Seulement voilà, puisque nous sommes si doués de nos pouces, j’ai plus belle ambition pour mon empreinte qu’une vulgaire trace de doigt sur une tablette. Je me mets donc en scène dans une expérience sociale et créative pour voir si oui ou non, je suis finalement plus connecté au monde une fois la prise débranchée.

Je tiens à préciser que je ne suis pas membre du front antitechnologie, que ma démarche est personnelle et qu’elle n’a pas vocation à convertir qui que ce soit à aucune forme de croyance la concernant. Je reste toutefois persuadé que de nombreux individus s’interrogent sur l’influence de la technologie connectée dans leur perception de la vie et j’espère, par mon témoignage, enrichir leur réflexion.

Et une fois sur place ?
Je n’ai rien anticipé. Une fois sur place, je devrai trouver un logement. Comment sans internet me direz-vous ? En consultant les petites annonces dans le journal bien sûr ! Pour le reste, rendez-vous dans une poignée de jours. A quoi bon prévoir ce qui ne s’est pas encore produit !

Contact
Trois mois sans technologie connectée ne signifie pas trois mois sans contact. L’idée n’étant pas de vivre reclus dans un monastère (ce que je respecte par ailleurs), je compte bien faire usage des traditionnelles cabines téléphoniques et bien entendu, du service postal new-yorkais. Une fois mon logement trouvé, je communiquerai l’adresse postale à mes proches qui se chargeront de la mettre en ligne sur mon blog : www.empreintenewyork.com. Libre à vous de me contacter à ce moment-là ! Je vous répondrai avec grand plaisir.

Correspondance avec Le Huffington Post
Pendant 90 jours, durée réglementaire maximale imposée par les Etats-Unis aux touristes français en visite sur le territoire américain, je serai en contact avec Le Huffington Post. Du 14 octobre 2014 au 10 janvier 2015, j’écrirai des articles pour partager avec vous mon expérience. Une fois terminé, chaque article manuscrit sera envoyé par courrier à la rédaction du journal pour être tapé et mis en ligne. Il faudra donc compter 5 à 6 jours entre l’envoi des articles et leur publication définitive.

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