04202024Headline:

Abdelhamid Abaaoud le cerveau de l’attentat de Paris a été tué dans l’assaut à Saint-Denis

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Abdelhamid Abaaoud était bien présent dans les appartements visés par le Raid et la BRI mercredi. Son corps a été formellement identifié, a révélé le parquet.
Abdelhamid Abaaoud a été tué par les forces de police françaises, a confirmé le parquet de Paris ce jeudi, au lendemain de l’assaut mené dans deux appartements mitoyens de Saint-Denis. «Il s’agit du corps découvert dans l’immeuble, criblé d’impacts», précise le procureur dans un communiqué. Le corps du djihadiste belge a été identifié «après comparaison de traces papillaires».

L’assaut mené ce mercredi l’a été dans le cadre de l’enquête déclenchée suite aux attentats de vendredi. Les enquêteurs avaient recueilli un témoignage faisant état de la présence d’Abdelhamid Abaoud sur le territoire français. Grâce au travail d’investigation, les forces de l’ordre sont remontées jusqu’à cet appartement «pouvant être le lieu possible de retranchement» de celui qui est «suspecté d’être l’inspirateur» de nombreux attentats du groupe djihadiste Etat islamique en Europe.

Huit personnes ont été placées en garde à vue à l’issue de cette opération, qui a coûté la vie à trois personnes, dont une femme kamikaze.

“NOUS PRÉPARIONS NOS OPÉRATIONS CONTRE LES CROISÉS”

Dans l’édition de «Dabiq» du mois de février, Abdelhamid Abaaoud se vantait d’être parvenu à rejoindre l’Europe pour «terroriser les croisés qui mènent la guerre contre les musulmans». Selon lui, préparer ce voyage avait nécessité «des mois» de travail: «Nous avons par la suite réussi à nous procurer des armes et une planque, pendant que nous préparions nos opérations contre les croisés.» Ces opérations avaient été déjouées par les services belges.

En février dernier, Abdelhamid Abaaoud expliquait que, même si son visage était connu et qu’un mandat d’arrêt international avait été lancé à son encontre, il avait pu traverser plusieurs frontières: «J’ai été arrêté par un officier qui m’a regardé pour me comparer à la photo mais il m’a laissé partir, car il ne voyait pas la ressemblance! Ce n’était rien d’autre qu’un cadeau d’Allah.»

“IL A JETÉ LA HONTE SUR NOTRE FAMILLE”

En janvier, lorsque son nom avait été avancé comme commanditaire des attentats évités de Verviers, son père s’était exprimé dans les colonnes de «La Dernière Heure»: «Nous avions une belle vie, oui, même une vie fantastique ici. Abdelhamid n’était pas un enfant difficile et c’était devenu un bon commerçant. Mais tout à coup, il est parti pour la Syrie. Je me suis demandé tous les jours pour quelle raison il s’est radicalisé à ce point. Je n’ai jamais reçu de réponse.» Pour le père de famille d’origine marocaine, son fils avait «jeté la honte» sur les Abaaoud: «Nos vies sont détruites. Pourquoi, au nom de Dieu, voudrait-il tuer des Belges innocents? Notre famille doit tout à ce pays.»

Une supplique d’autant plus douloureuse qu’Abdelhamid Abaaoud avait réussi à endoctriner, au début de l’année 2014, son petit frère de 12 ans Younès, profitant d’un passage en Europe pour le ramener en Syrie où il est devenu «le plus jeune djihadiste au monde». Omar Abaaoud avait porté plainte contre son fils après la disparition de Younès.

LE DJIHADISTE BELGE LE PLUS RECHERCHÉ

Le 15 janvier, une semaine après les attentats de janvier à Paris, la police belge avait donné l’assaut dans une maison de cette ville de l’est de la Belgique, tuant deux de ses occupants, qui selon les enquêteurs s’apprêtaient à cibler les forces de l’ordre. Abaaoud n’était pas sur place. Mais début février, il revendiquait avoir «planifié» ces attentats déjoués de justesse dans une interview que lui attribue Dabiq, le magazine de l’EI. «Nous avons finalement réussi à rejoindre la Belgique. Nous avons alors réussi à obtenir des armes et à établir une planque tout en planifiant de mener des opérations contre les “croisés”», se vantait-il.

Selon la presse belge, Abaaoud avait été localisé en Grèce, d’où il communiquait avec les deux djihadistes tués à Verviers. Un coup de filet à Athènes n’avait pu réussir à l’arrêter. «J’ai pu partir et venir à el-Cham (en arabe la Grande Syrie ou sa capitale Damas, NDLR) malgré la chasse menée par tant de services de renseignement», se félicitait-il dans «Dabiq».

En juillet, Abdelhamid Abaaoud a été condamné à Bruxelles, en son absence, à 20 ans de prison dans un procès sur les filières de recrutement de djihadistes belges pour la Syrie.

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