04202024Headline:

G7: “Trahison” selon Trump, “incohérence” selon Macron et “babillage” selon Poutine

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau est responsable de l’échec du sommet du G7 car il “nous a poignardés dans le dos”, a affirmé dimanche Larry Kudlow, le principal conseiller économique de Donald Trump. De son côté, le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas accuse le président américain d’avoir “détruit” une grande partie de la confiance entre les Etats-Unis et l’Europe en retirant a posteriori, au moyen d’un tweet, son soutien à l’accord final du sommet. Le président russe Vladimir Poutine a lui ironisé dimanche sur le “babillage” des pays du G7, les appelant à “une vraie coopération”. La présidence française a pour sa part souligné dimanche que “la coopération internationale ne peut dépendre de colères ou de petits mots”, dénonçant “incohérence” et “inconsistance” après la volte-face de Donald Trump sur la déclaration finale du sommet du G7.

“Il a tenu une conférence de presse et dit que les Etats-Unis étaient insultants”, a affirmé M. Kudlow sur CNN, estimant que les déclarations de M. Trudeau constituaient “une trahison”.

“Soyons sérieux”, commente Macron
“Nous avons passé deux jours à avoir un texte et des engagements. Nous nous y tenons, et quiconque les quitterait le dos tourné montre son incohérence et son inconsistance”, a fait valoir l’Elysée dans une déclaration, soulignant que “la coopération internationale ne peut dépendre de colères ou de petits mots.

“Soyons sérieux et dignes de nos peuples. Nous nous engageons et nous tenons”. “La France et l’Europe maintiennent leur soutien à ce communiqué, tout comme nous l’espérons l’ensemble des membres signataires”, a conclu la présidence.

“Fausses déclarations”
“En raison des fausses déclarations (du Premier ministre canadien) Justin (Trudeau) à sa conférence de presse, et du fait que le Canada impose des taxes massives sur nos agriculteurs, travailleurs et entreprises américains, j’ai demandé à nos représentants américains de retirer le soutien au communiqué, tandis que nous envisageons des tarifs sur les automobiles qui inondent le marché américain!” a tweeté Donald Trump dans l’avion qui l’emmenait à Siungapour pour son sommet de mardi avec le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un.

Le Premier ministre du Canada, pays frappé comme l’Europe et le reste du monde de nouveaux droits de douane américains sur l’acier et l’aluminium, a affirmé samedi que ces taxes étaient “insultantes” au regard de l’histoire entre les deux pays, et confirmé des représailles pour juillet.

Quelques heures plus tard, Donald Trump a brusquement retiré son soutien au communiqué final du sommet de deux jours à La Malbaie (Québec, est du Canada), malgré le compromis qui avait été forgé de haute lutte sur les questions commerciales.

“Il nous a trahis, doublés!”
“Nous avons donné notre accord, nous avons fait des compromis sur le communiqué, nous nous sommes associés au communiqué, en toute bonne foi”, a expliqué Larry Kudlow. “C’est une trahison, il nous a doublés, pas seulement le président Trump mais aussi les autres membres du G7”, a-t-il ajouté.

“Vous pouvez détruire très rapidement une quantité incroyable de confiance avec un tweet. Cela rend d’autant plus important pour l’Europe de rester unie et de défendre ses intérêts de façon encore plus offensive”, a lui indiqué le ministre allemand Heiko Maas, quelques heures plus tard, via le même réseau social. “L’Europe unie est la réponse à l’Amérique d’abord”, a-t-il ajouté.

Durant le sommet, Emmanuel Macron avait été interrogé sur la possibilité que Donald Trump change d’avis et se lance dans une guerre commerciale. “S’il est cohérent avec ses déclarations bilatérales et ce qu’il a signé, il n’y aura plus de mesure unilatérale négative”, avait-il répondu. Dès la veille du sommet, Emmanuel Macron et Justin Trudeau avaient averti Donald Trump qu’ils ne se laisseraient pas intimider par ses menaces de guerre commerciale.

Poutine ironise
“Je pense qu’il faut arrêter ce babillage inventif et se tourner vers les sujets concrets relevant d’une vraie coopération”, a-t-il dit à Qingdao (Chine), où se déroulait le sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS).

Selon des propos rapportés par les médias russes, le président russe a également affirmé que les pays du G7 avaient “encore une fois” échoué à prouver que Moscou était derrière l’empoisonnement de l’ancien espion Sergueï Skripal et de sa fille en mars à Salisbury, au Royaume-Uni.

Les pays du G7 ont exigé samedi de la Russie qu’elle cesse ce qu’ils ont décrit comme des tentatives de miner les démocraties. Ils se sont abstenus d’évoquer une réintégration de la Russie à leur club, dont elle a été expulsée en 2014 après l’annexion de la Crimée.

Ils ont également endossé la thèse de Londres concernant la tentative d’assassinat de Skripal et de sa fille, estimant “hautement probable que la Fédération de Russie ait été responsable de cette attaque, en l’absence d’explication alternative plausible”.

“Tout le monde a exprimé sa solidarité avec Londres concernant un certain événement à Salisbury mais encore une fois rien de concret n’a été dit”, a déclaré M. Poutine.

Il a également fait remarquer que, selon lui, le pouvoir d’achat combiné des huit pays de l’OCS (Chine, Inde, Russie, Pakistan, Kazakhstan, Ouzbékistan, Tadjikistan, Kirghizistan) dépassait celui du G7.

 

 

imatin.net

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