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La Russie disposerait des vidéos sexuelles compromettantes sur Donald Trump

Le président élu américain doit tenir une conférence de presse ce mercredi 11 janvier 2017, la première depuis juillet. Les journalistes auront quelques questions à lui poser si elle est maintenue. La chaîne de télévision américaine CNN a révélé l’existence d’un mémo rédigé par un ancien du contre-espionnage britannique, faisant état d’allégations très compromettantes sur les liens prêtés à Donald Trump avec la Russie.

Au départ, la conférence de presse du jour devait être consacrée aux affaires de l’Etat fédéral. Mais les dossiers d’actualité et les sujets d’interrogation sont pléthore. Exemple : le président élu doit en principe rendre publiques ses décisions concernant son empire immobilier, et les mesures prises pour éviter tout conflit d’intérêts dans la gestion des affaires publiques. Autre débat : la nomination du gendre de Donald Trump à la Maison Blanche, un népotisme caractérisé pour certains.

Mais les dossiers russes prennent désormais le dessus sur le reste, explique notre correspondante à Washington, Anne-Marie Capomaccio. Donald Trump sera interrogé sur sa position à l’égard de la Russie de Vladimir Poutine, et sur les dernières révélations sorties dans la presse à ce sujet. Le futur chef d’Etat est en effet suspecté d’être impliqué dans un scandale encore plus scabreux que ce que l’ont avait entendu jusque là. Pas sûr qu’il accepte toutes les questions de la presse.

Ce qui fait la Une ce mercredi aux Etats-Unis, outre les derniers mots de Barack Obama, c’est donc un mémo de 35 pages, une succession de petites notes datées du 20 juin au 20 octobre 2016, qui circule depuis des semaines dans les milieux de Washington. Publié en intégralité par la plateforme Buzzfeed après des révélations de CNN, le document contient ce qu’il convient d’appeler des allégations non vérifiées – une partie pourrait d’ailleurs être erronée -, mais pour le moins explosives.

Les chefs du renseignement ont informé Donald Trump que la Russie avait tenté de le compromettre, explique le site internet de la chaîne télévisée CNN ce mercredi 11 janvier 2017.Capture d’écran / cnn.com

Ces éléments, compilés pendant des mois, ont été rédigés par un ancien agent du service de contre-espionnage britannique MI-6, jugé fiable est-il précisé. Ce dernier, reconverti dans le privé, aurait été engagé par des rivaux de Donald Trump pendant la campagne de la primaire républicaine pour monter un dossier sur lui, expliquent les médias américains. Avant que des démocrates ne prennent ensuite le relais…

Embarassant, le document est actuellement entre les mains du renseignement américain. Son rédacteur, qui aurait été déployé en Russie dans les années 1990 et aurait gardé des liens sur place, a en effet contacté le FBI à ce sujet, en août 2016 à Rome. Selon The Guardian, en décembre après l’élection, le sénateur républicain John McCain a ensuite transmis une copie à James Comey, patron de la police fédérale.

Des frasques sexuelles prêtées à Donald Trump avec des prostituées en Russie

Le contenu de ces notes est si compromettant pour le président élu que ce dernier a été briefé à ce sujet par les services du renseignement américain, qui lui ont transmis un compte-rendu de deux pages. C’était vendredi dernier, lors de sa réunion sur les interférences prêtées à la Russie pendant la campagne présidentielle. Le même compte rendu a été présenté à des membres du Congrès, ainsi qu’à Barack Obama.

Dans le mémo, on apprend – et cela n’a donc pas encore été authentifié – que les autorités russes auraient monté un dossier à charge contre Donald Trump, pour faire pression sur lui si besoin. Elles disposeraient d’éléments sur sa vie et ses finances, et des vidéos sexuelles particulièrement compromettantes, qui auraient été réalisées avec des prostituées pendant ses voyages à Moscou.

Y sont aussi révélés de possibles liens anciens entre l’entourage de M. Trump et des officiels russes, ainsi que de possibles échanges informels et secrets pendant la campagne. Michael Cohen, conseiller spécial du candidat Trump, est accusé d’avoir été un canal de discussion, en rencontrant des représentants du Kremlin à Prague en août 2016. Ce dernier s’en défend sur Twitter et dans la presse, jurant notamment qu’il n’a jamais mis les pieds en République tchèque.

Certains voient dans cette affaire un signe que Moscou a cherché à recenser des informations sur les deux candidats, et non pas seulement sur Mme Clinton, mais a choisi cependant de ne divulguer que celles concernant l’ancienne secrétaire d’Etat. Ce n’est pas la première fois que l’interférence de la Russie est dénoncée. Jusqu’à présent, la Russie était accusée d’avoir fait tomber la candidate démocrate via des cyberattaques, et Donald Trump s’était targué d’appartenir à un camp mieux armé face à ce type d’intrusions…

On découvre aujourd’hui que les autorités russes ont pu, potentiellement, vouloir en fait épargner Donald Trump pendant la campagne pour mieux utiliser les éléments à sa charge par la suite. Et cela pose évidemment la question de la capacité à gouverner du magnat, analyse notre correspondante à New York, Marie Bourreau. Aussi, Donald Trump n’a pas tardé à réagir, dénonçant sur Twitter de « fausses informations » et une « chasse aux sorcières » dont il serait la victime.

RFI

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