Un vol Air France Tokyo-Paris a survolé la zone d’impact du missile une dizaine de minutes après l’atterrissage du projectile lancé par Pyongyang.
La Corée-du-Nord perturbe le trafic aérien. Le dernier missile lancé par Pyongyang vendredi dernier a croisé une route aérienne qui survole l’Asie et où circulait, notamment, le vol 293 d’Air France. Le 28 juillet, 332 personnes avait pris place dans cet avion effectuant une liaison régulière entre Tokyo et Paris, révèle un responsable américain cité par la chaîne ABC.
En recoupant les données du site FlightRadar24 et de l’armée japonaise, on peut constater le vol AF293 est passé légèrement à l’est du point d’impact du missile. Au moment où le missile s’est écrasé en mer, l’avion n’était encore qu’à 100 kilomètres au nord. Si l’avion avait décollé dix minutes plus tard, il se serait retrouvé dans la zone d’impact.
Impossible à détecter
Vendredi dernier, la Corée du Nord a procédé avec succès à un nouveau tir de missile balistique intercontinental. A peine un mois après leur premier test réussi, le pays affirme désormais pouvoir atteindre les Etats-Unis. Mais l’un des pays les plus exposés est le Japon, distant d’environ 1.000km. Selon l’armée coréenne et le gouvernement nippon, le dernier missile nord-coréen a atterri à environ 150 kilomètres (93 miles) au nord-ouest de l’île d’Okushiri, dans les eaux japonaises, et à moins de 16km de deux routes aériennes, relève CNN.
Si un missile était amené à passer trop près d’un vol commercial, ce n’est “probablement pas quelque chose qu’un avion pourrait détecter comme un autre appareil”, estime un pilote auprès de CNN, qui ajoute que l’équipage “ne le verrait même pas venir”.
“Je ne pense pas que les organismes de contrôle du trafic aérien seraient en mesure de prévenir un avion commercial si un missile était sur sa trajectoire”, confirme Mark Rosenker, ancien responsable du Conseil national américain de la sécurité des transports auprès de CBS.
Air France restreint sa zone de non survol
En juillet 2014, un avion de la Malaysia Airlines avec 298 personnes à bord avait ainsi été abattu en Ukraine par un missile sol-air tiré depuis une zone contrôlée par les rebelles pro-russes.
Air France a affirmé dans un communiqué que les “zones de test de missiles de la Corée du Nord n’interfèrent en aucun cas” avec les routes aériennes habituelles, et que la compagnie “adapte ses plans de vol” en fonction des dangers potentiels.
La compagnie aérienne a toutefois informé RFI qu’elle avait décidé, “par mesure de précaution”, “d’élargir la zone de non survol autour de la Corée du Nord, pays qu’elle ne survole pas”.