Le ministre émirati des Affaires étrangères a estimé mercredi que le décret du président Donald Trump suspendant l’entrée aux Etats-Unis des ressortissants de sept pays à majorité musulmane n’était pas dirigé contre l’islam.
“Les Etats-Unis ont pris (…) une décision souveraine”, a déclaré cheikh Abdallah Ben Zayed Al-Nahyane, ajoutant qu’il était “faux de dire” que la décision de la nouvelle administration américaine était “dirigée contre une religion en particulier”.
Le ministre émirati, qui parlait lors d’une conférence de presse à Abou Dhabi avec son homologue russe Sergueï Lavrov, a ajouté que le décret de M. Trump ne concernait “pas la grande majorité des musulmans” et qu’il était “provisoire”.
M. Trump a signé vendredi un décret pour interdire pendant trois mois l’entrée aux Etats-Unis de ressortissants de sept pays à majorité musulmane (Irak, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Syrie et Yémen), à l’exception de ceux qui détiennent des visas diplomatiques et officiels ou qui travaillent pour des institutions internationales.
“Le conseiller de Donald Trump (C), Peter Navarro (3eD), à la tête du Conseil du commerce national, le 23 janvier 2017 dans le bureau ovale à la Maison Blanche, Washington D.C.”
Cette période doit permettre de mettre en place un système de vérification extrêmement minutieuse des candidats à l’entrée aux Etats-Unis.
“Certains Etats” figurant sur le décret Trump “sont confrontés à des défis structurels” qu’ils doivent “essayer de surmonter”, a encore justifié le ministre émirati dans une allusion aux difficultés sécuritaires auxquelles sont confrontés ces pays qu’il n’a pas nommés.
Signe de la volonté de Ryad de maintenir une bonne relation avec Washington, le ministre saoudien de la Défense a dit à son homologue américain que son pays était désireux de combattre le “terrorisme” avec l’administration Trump, a rapporté mercredi l’agence officielle saoudienne SPA.
Lors d’un entretien téléphonique mardi, Mohammed ben Salmane, qui est aussi vice-prince héritier d’Arabie, et James Mattis, secrétaire américain à la Défense, ont également parlé de Téhéran et de leur “rejet total des activités suspectes et des interventions du régime iranien et de ses agents dans les affaires des pays de la région”.
“Le prince Mohammed ben Salmane à Ryad le 25 avril 2016”
Les Etats-Unis et l’Arabie saoudite entretiennent une relation stratégique (“sécurité contre pétrole”) depuis plus de sept décennies.
Les rapports s’étaient quelque peu refroidis sous la présidence de Barack Obama qui avait amorcé un début de rapprochement avec l’Iran et avait refusé d’intervenir militairement en Syrie contre le régime de Bachar al-Assad, dont Ryad veut la chute.
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