Attentats terroristes répétés :Et si la France changeait sa politique internationale?
La France est une nouvelle fois en deuil. Huit mois après les attentats de Paris et de Saint-Denis, un nouvel attentat a visé ce jeudi soir la ville de Nice. Quelques minutes après la fin du feu d’artifice du 14 Juillet, vers 23 heures, le conducteur d’un camion a foncé dans une foule, faisant plus de 84 morts, selon le bilan provisoire. Loin de l’indignation que suscite cette attaque, nous essayerons de trouver une ébauche de solution en situant l’évolution de la menace terroriste dans son champ temporel.
Les attentats terroristes du 13 novembre 2015 à Paris ont été les plus sanglants de l’histoire de la France jusqu’au jeudi 14 juillet 2016. En cette date de célébration de fête Nationale, la promenade des Anglais, à Nice, s’est transformée en unvéritable bain de sang. Un homme au volant d’un camion a foncé dans la foule après les feux d’artifices du 14 juillet.
Suite à cet attentat, Manuel Valls a affirmé que « le terrorisme est une menace qui pèse lourdement sur la France et qui pèsera encore longtemps ».Plus qu’une prise de conscience, cette déclaration du Premier Ministre Français s’avère comme une déclaration de guerre adressée aux terroristes dans les mois à venir.
Dejà on se rappelle que François Hollande le Président français, lors d’une interview sur France Inter, le dimanche 5 juin 2016, avait lui-même prévenu les Français que la menace terroriste existe dans son pays.
« Nous devons veiller plus que jamais à notre unité, au plan européen, au plan mondial” mais “l’unité la plus indispensable, elle est au plan national et chacun doit avoir conscience que dans cette période, nous devons être dans le rassemblement, dans la cohésion et aussi dans la solidarité », avait également déclaré le Président français à l’Élysée en marge d’une réunion du conseil stratégique de l’attractivité.
C’est dire que le terrorisme fait désormais partie intégrante dans le quotidien des Français. Comment en est-on arrivé là ?Quelles leçon tirer de la recrudescence des attaques terroristes dans le monde et plus précisément en France ?
Revenons six ans en arrière…
L’intervention de l’armée française en Afrique
Le 19 mars 2011, peu après le sommet international auquel prenaient part Ban Ki-moon, le secrétaire général de l’ONU, et la secrétaire d’État américaine Hillary Clinton, Paris décide de mettre son armée de l’air en action en Lybie. Sur la base de la résolution 1973 de l’ONU, la France lance les opérations militaires sur la Libye.
Selon la résolution de l’ONU, le mandat de l’armée française était de recueillir du renseignement, d’interdire l’espace aérien aux Bombardier libyens et enfin de détruire les blindés qui se montreraient menaçant vis à vis de la population.
Malheureusement, cette intervention débordera le cadre de la résolution 1973 pour se transformer en une guerre directe contre le régime du Colonel Kadhafi. Cet abus a été dénoncé par de nombreux pays qui ont fustigé l’utilisation de la force par la communauté internationale dont la France en première ligne.
La Ligue arabe, qui dans un premier temps avait approuvé le recours à la force lors du sommet diplomatique à Paris, le 19 mars 2011, avait très vite critiqué les bombardements français. « Ce qui s’est passé en Libye diffère du but qui est d’imposer une zone d’exclusion aérienne, et ce que nous voulons c’est la protection des civils et pas le bombardement d’autres civils”, avait expliqué son secrétaire général, Amr Moussa.
Ce même argument avait été brandit par l’ex-président de Médecins Sans Frontières, Rony Brauman sur France Inter. Ce dernier a dénoncé la volonté de vouloir « installer la démocratie et un État de droit avec des bombardiers.[…] A chaque fois qu’on a essayé de le faire, non seulement on a échoué, mais le remède que l’on prétendait apporter a été pire que le mal. Des interventions destinées à prévenir des massacres, j’en ai vu d’autres, elles ont gelé la situation, et les massacres qui se sont produits ultérieurement ont été pires. »
L’ère Sarkozy passée. Alors que la France pensait renouer avec l’accalmie, mon armée s’est vu impliquée dans une autre intervention militaire en Afrique, celle-ci lui sera fatale…
Le 11 janvier 2013, soit un an après son élection à la tête de la France, François Hollande lance l’opération Serval.Cette intervention de l’armée française avait, à l’époque, pour but de stopper la progression des groupes islamistes au Mali. Ces derniers avaient pris le contrôle du nord du pays après le coup d’État de mars 2012 du capitaine Sanogo contre le président Amadou Toumani Touré dit ATT.
Trois jours plus tard, les bombardements français poussent les islamistes à évacuer les grandes villes du Nord. Cette opération est un franc succès si bien qu’elle est saluée par toute la communauté internationale. Cela permet en autre à la France de renouer de bonnes relations avec ses ancienne colonie.
Si tout le monde a salué l’exemplarité de la guerre française au Mali, il n’en est pas moins de l’État Islamique. Ce groupe terroriste, militaire et politique, d’idéologie salafiste djihadiste a annoncé publiquement qu’elle s’attaquera dès lors à tous les intérêts français dans le monde. Cette date marque le début du danger…
Les français vivant à l’étranger en danger
Les interventions anti-terroristes de la France en Afrique ont poussé les Islamistes à initier un nouveau terrorisme islamiste : la prise d’otages.
Ainsi, pour faire payer à la France sa guerre contre l’EI, les terroristes procèdent par des prises d’otages des ressortissantsfrançais. Parfois exécutés, parfois libérés à la suite à des rançons, les ressortissants français se sont vus enlevés au Niger, au Cameroun, au Mali, au Nigeria,…
D’ailleurs, alors qu’il accueillait Serge Lazarevic, un otage français libéré, François Hollande avait lancé un message de prudence aux citoyens français.« A tous nos compatriotes qui peuvent se trouver dans des zones à risques: faites en sorte de ne pas aller où vous pouvez être enlevés. Nous sommes dans un monde dangereux. Il y a des régions où il ne doit pas être accepté d’aller en voyage. Il y a trois, quatre ans, on pouvait encore se poser des questions. Aujourd’hui, il n’y a plus de questions à se poser ». Et de conclure : « Ce sont des règles, on sait maintenant les risques encourus ».
Le territoire français, nouvelle cible des terroristes
Depuis 2011, ce sont plus d’une dizaine d’attaques terroristes qui ont été menées sur le sol français.
– Le 19 juin 2011, un attentat contre un convoi de l’ambassade de France a été mené à Bagdad.
– Le 11 au 22 mars 2012, des tueries à Toulouse et Montauban font l’islamiste Mohammed Merah tue 7 personnes, parmi lesquels 3 militaires, puis 3 enfants et 1 adulte devant une école juive.
– Le 23 mai 2013, Un extrémiste islamiste armé d’un couteau attaque et blesse un militaire français dans le quartier deLa Défense à Paris
– Le 20 décembre 2014, Attaque à Joué-lès-Tours. Un homme criant “Allahu akbar” attaque un poste de police avec un couteau. Il blesse trois policiers avant d’être abattu
– Le 07-09 janvier 2015, Une série d’attaques terroristes islamistes qui se déroule entre les et en France, visant le comité de rédaction du journal Charlie Hebdo, des policiers et des Français de confession juive fréquentant une supérettecacher. Dix-sept personnes sont assassinées et vingt sont blessées ; les trois terroristes sont abattus par les forces de l’ordre le 09 janvier.
– 03 février 2013 – Trois militaires en faction devant un centre communautaire juif à Nice sont agressés au couteau. Moussa Coulibaly, demeurant à Mantes-la-Jolie (Yvelines), est arrêté. Il exprime en garde à vue sa haine de la France, de la police, des militaires et des Juifs.
– 19 avril 2015, Affaire Sid Ahmed Ghlam. Une femme de 32 ans (Aurélie Châtelain) est assassinée par un étudiant algérien de 24 ans qui prévoyait un attentat dans une église de Villejuif, le projet de ce dernier ayant été déjoué peu de temps après.
– 26 juin 2015, en Isère, revendiqué par l’État islamique, 1 mort décapité (Hervé Cornara, 55 ans) et 11 blessés 74. Brandissant un drapeau islamiste, un homme conduit son véhicule contre des bonbonnes de gaz stockées dans la cour de la filiale française du groupe américain Air Products.
– 21 août 2015, Attentat du train Thalys sur une ligne reliant Amsterdam à Paris, mené par un ressortissant marocain et déjoué par plusieurs passagers, on compte5 blessés.
– 13 novembre 2015, une série de sept attaques, à Paris et en Seine-Saint-Denis, perpétrée par au moins dix terroristes avec au moins une vingtaine de complices, provoque la mort de 130 personnes et fait 413 blessés, dont 99 dans un état très grave. Les tueries sont revendiquées par l’État islamique.
– 07 janvier 2016, un islamiste marocain portant une fausse ceinture attaque des policiers à l’aide d’un couperet à viande, il est abattu
– 11 janvier 2016, un adolescent turc âgé de 15 ans agresse à la machette un enseignant juif. L’auteur dit avoir agi « au nom d’Allah » et de l’organisation État islamique. Un blessé
– 13 juin 2016, double meurtre à Magnanville. Un commandant de police et sa compagne, fonctionnaire du ministère de l’intérieur (Jean-Baptiste Salvaing et Jessica Schneider), sont tués devant leur domicile à Magnanville. L’auteur des actes est Larossi Abballa et l’attaque revendiquée par l’organisation État islamique.
– 14 juin 2016, à Nice, le jour de la fête nationale, un terroriste au volant d’un poids-lourd fonce dans la foule sur lapromenade des Anglais, et tue plus de quatre-vingt personnes avant d’être abattu par les forces de l’ordre.
En moins de 10 ans, la France a réussi à être en pole position sur la liste des cibles des terroristes. Des prises d’otages de ressortissants aux attentats terroristes sur le sol français, toutes les méthodes y sont passés.
Pour lui faire payer son implication dans la guerre contre l’État Islamique, la France est confronté à ces nouvellesformes de menaces qui, comme la signifié son Premier Ministre « pèsera encore longtemps ».
Au fil des années, la sécurité intérieur de la France et de ses citoyens continue de se dégrader.
Cette dégradation n’est-elle pas l’héritage d’une mauvaise politique internationale ? Sinon, n’est-elle pas le fruit de la mauvaise politique d’intégration des français d’origine étrangère ? De ces deux interrogations, plusieurs hypothèses peuvent s’y extraire.
La France, à l’instar des États-Unis, se trouve confrontée à ces attaques à profusion qui mettent à rude épreuve l’un des droits fondamentaux qu’est le droit à la vie. Devant à cette menace, il est important que la France se remette en cause. Loin de l’invasion américaine en Irak opérée par Georges W Bush en 2003, le politique doit plutôt inventer de nouveaux moyens de lutte sans céder à la haine, aux préjugés…
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