04252024Headline:

Le Texas va-t-il exécuter le meurtrier qui n’a jamais tué dans une semaine? Les faits

l'homme doit etre executer

Au Texas, un homme doit bientôt être exécuté alors qu’il n’a jamais tué personne et n’a même pas assisté au meurtre pour lequel il est condamné.

La question de la peine de mort est régulièrement débattue aux Etats-Unis. Si certains états ont choisi de l’abolir, d’autres, comme le Texas, ont une législation très stricte la concernant. Stricte au point qu’un homme est va bientôt être exécuté alors qu’il n’a même pas assisté à l’homicide auquel il est lié. Ce matin du 2 janvier 1996, Jeffery Wood, 22 ans à l’époque, participe à un cambriolage avec un ami, Daniel Reneau. Alors que ce dernier dévalise une station-service, Jeffery attend dans la voiture, à quelques mètres de là. Il doit se tenir prêt à démarrer avec le butin et à conduire dans les collines de San Antonio et El Paso.

Mais à l’intérieur de la boutique, les choses tournent mal et son compère tue d’une balle entre les deux yeux l’employé qui se trouvait là. Jeffery se précipite à l’intérieur, voit le drame qui s’est joué et aide Daniel Reneau à détruire les preuves, notamment le système de surveillance vidéo. Les deux s’enfuient ensuite avec la caisse, mais leur cavale est de courte durée et ils sont arrêtés le lendemain par la police.

Jeffery Wood n’a pas appuyé sur la gâchette, pourtant, il est bel et bien accusé du meurtre de l’employé. La raison ? Au Texas, il existe une loi connue sous le nom de “law of parties” qui stipule que toute personne ayant tué ou eu l’intention de tuer a commis un homicide doit être jugée comme un meurtrier. Daniel Reneau a été condamné à mort et exécuté en 2002. Jeffery Wood, lui, a obtenu un sursis grâce à divers recours déposés. Son cas pose d’autant plus de questions que l’homme d’aujourd’hui 43 ans possède le QI d’un enfant.

Plus qu’une semaine pour éviter la peine de mort

A l’approche de la date fatidique, le comité de soutien du prisonnier, centré autour de sa famille, remue de son côté ciel et terre. «Jeffery Wood n’a qu’un enfant, et c’est moi!», a écrit sa fille, Paige, dans un communiqué. «Je veux pouvoir le serrer dans mes bras, m’asseoir sur ses genoux, lui parler quand j’en ai besoin. J’ai été privée (de lui) à cause d’un crime commis par un autre. Dois-je continuer à être punie ainsi?»

«Je n’ai jamais vu qu’on exécute aux Etats-Unis quelqu’un avec un aussi bas niveau de culpabilité», assure à l’AFP Kate Black, avocate du condamné. «Je pense que ce dossier illustre de façon très forte le problème posé par la law of parties». Selon elle, Wood ignorait même que Reneau, qu’il ne connaissait que depuis deux mois, portait une arme à feu. L’équipe de défenseurs du condamné a donc saisi la cour pénale d’appel du Texas et déposé un autre recours en clémence devant la Commission des grâces et libérations conditionnelles de l’Etat. Avec l’espoir minimum d’obtenir un sursis repoussant l’injection létale. Une cinquantaine de responsables religieux ont également adressé une lettre de demande de grâce au gouverneur du Texas, Greg Abbott. Tout se jouera donc ces prochains jours, alors que Jeffery Wood a peut-être entamé sa dernière semaine de vie. Réponse mercredi au plus tard.

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