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Mineures, prostituées et tatouées : l’esclavage moderne aux Etats-Unis

LOS ANGELES – Ces dernières années, de plus en plus de jeunes prostituées aux Etats-Unis se font tatouer le nom de leurs proxénètes comme une marque de propriété. Le signe incroyable d’un esclavage moderne sur lequel revient un récent reportage de la chaîne CNN.

Marquées comme du bétail. Elles sont mineures et se prostituent dans les rues de Los Angeles pour le compte d’un souteneur qui n’hésite pas à leur faire tatouer son nom sur le corps comme la marque de sa propriété. C’est la réalité de l’esclavage moderne que rapporte un récent reportage diffusé par la chaîne CNN.

Adriana, interviewée par la journaliste Sara Sidner, raconte qu’elle avait 14 ans quand elle a inscrit sur sa peau à l’encre indélébile le nom de son proxénète. Un jeune homme rencontré à une soirée alors qu’elle avait fui le domicile parental, un an plus tôt. Montrant à CNN le tatouage au nom de son mac, Adriana, aujourd’hui âgée de 17 ans, commente, non sans émotion : “Je l’appelle ma blessure de guerre.”

Un phénomène qui progresse depuis 5 ans

Et la jeune fille aujourd’hui sortie de la rue est loin d’être un cas isolé. La police de la mégalopole californienne constate de plus en plus de cas de jeunes prostituées avec les initiales de leurs proxénètes tatouées dans le cou, à l’entrejambe ou même sur le visage ou encore un code-barres inscrit sur le bras. Cette marque “permet à d’autres souteneurs de savoir que la fille est la propriété d’un autre”, explique le vice sergent Ron Fisher de la police de Los Angeles. De son côté, le capitaine de police Lillian Carranza explique avoir pris conscience de ce phénomène en plein développement il y a cinq ans.

Malheureusement au début, bien souvent, les jeunes filles ne perçoivent pas l’aspect abject de cette pratique. La défenseur des enfants Lois Lee, qui connaît bien la problématique des mineures prostituées et ce depuis 30 ans, explique ainsi que les jeunes victimes se sentent appartenir à quelqu’un mais plus encore à un groupe. Adriana l’avoue elle-même, elle était fière, au début, de porter ce tatouage.

Aujourd’hui, Adriana prépare un diplôme mais reste très marquée par sa vie d’avant. Selon elle, à la différence de tant d’autres filles, elle n’est pas tombée accroc aux médicaments que les souteneurs font prendre aux jeunes prostituées pour qu’elles résistent aux terribles journées qu’ils leur imposent. C’est ce qui l’a permis entre autres de s’en sortir.

AFP