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Monde: Venise, un site incontournable du tourisme aujourd’hui déserté

Cette année, le Carnaval de Venise n’a pas eu lieu pour cause de pandémie. Durant les deux week-ends précédant Mardi Gras, il y avait tout de même quelques petits attroupements autour de Saint-Marc, les rares personnes déguisées que l’on croisait se faisant complaisamment photographier par les passants ; par ailleurs la mairie a bien tenté d’organiser de petites manifestations retransmises en streaming, pour ne pas donner l’impression d’avoir renoncé à tout.

Mais rien de tout cela n’était comparable, même de loin, à l’effervescence qui règne d’ordinaire dans la ville durant les deux semaines précédant le début du Carême.

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Pour beaucoup de Vénitiens (du moins ceux qui ne vivent pas directement du tourisme), voir cette manifestation annulée, même à cause de la pandémie de Covid-19, est plutôt une bonne nouvelle : depuis plusieurs années, la situation était devenue franchement incontrôlable dans les petites rues du centre, et les diverses tentatives de numerus clausus expérimentées par la mairie n’avaient rien changé à la dynamique générale d’inflation continue du nombre de visiteurs.


Reste que ce Carnaval escamoté arrive après des fêtes de fin d’année réduites à leur plus simple expression, et une année 2020 marquée par la quasi-disparition des touristes, hormis une petite parenthèse de trois mois, de juillet à octobre, très en dessous de l’affluence ordinaire. Passé le choc et la sidération liée à l’apparition du virus, c’est comme si Venise était tombée en léthargie, à l’image des cafés de la place Saint-Marc, fermés depuis l’automne.

Soudaine disparition des touristes
A peine le gouvernement Draghi a-t-il été mis en place que les entreprises vénitiennes du secteur de l’hôtellerie se sont adressées au ministre du tourisme, Massimo Garavaglia (Ligue), pour débloquer des aides d’urgence. Selon Claudio Scarpa, directeur de l’Association hôtelière vénitienne (AVA), le chiffre d’affaires des entreprises du secteur « a baissé de plus de 85 % ». Combien de temps Venise peut-elle continuer ainsi ?

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Malgré les mécanismes amortisseurs mis en place par l’Etat (chômage partiel, délais de paiements des taxes et cotisations), les effets de la soudaine disparition des touristes sautent aux yeux, et le retour à la « normale » – si tant est qu’accueillir 25 millions à 30 millions de visiteurs par an puisse être considéré comme normal pour une ville d’environ 50 000 habitants – n’arrivera pas avant plusieurs années.

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