04022023Headline:

Prix Nobel de la paix/ Voici les deux journalistes récompensés

Le prix Nobel de la paix a récompensé vendredi 8 octobre deux journalistes, la Philippine Maria Ressa et le Russe Dmitri Mouratov, pour « leur combat courageux pour la liberté d’expression » menacée par la répression, la censure, la propagande et la désinformation, a appris un journaliste d’Ivoirebusiness.
Il s’agit du premier prix Nobel de la paix à récompenser la liberté d’information, a-t-on également appris.

A la tête des journaux russe « Novaïa Gazeta » et philippin « Rappler », les deux lauréats ont été récompensés pour « leur combat courageux pour la liberté d’expression ».

Les deux lauréats « sont les représentants de tous les journalistes qui défendent cet idéal dans un monde où la démocratie et la liberté de la presse sont confrontées à des conditions de plus en plus défavorables », a déclaré la présidente du comité Nobel norvégien, Berit Reiss-Andersen, à Oslo.
Agée de 58 ans, Maria Ressa a cofondé la plate-forme numérique de journalisme d’investigation Rappler en 2012, qui a braqué les projecteurs sur « la campagne antidrogue controversée et meurtrière du régime [du président philippin Rodrigo] Duterte », a fait valoir le comité Nobel. « Un monde sans faits signifie un monde sans vérité et sans confiance », a déclaré Mme Ressa lors d’un entretien diffusé en direct par son média d’investigation Rappler.

Dmitri Mouratov, âgé de 59 ans, a quant à lui cofondé le journal Novaïa Gazeta dont il est le rédacteur en chef, l’une des rares publications encore indépendantes en Russie, où la dissidence se heurte à une féroce répression.
Le trihebdomadaire a notamment mis en lumière « la corruption, les violences policières, les arrestations illégales, la fraude électorale et les “fermes de trolls” » et l’a payé au prix fort, a souligné le comité : six de ses journalistes ont perdu la vie, dont Anna Politkovskaïa, tuée il y a près de quinze ans.

Dmitri Mouratov a annoncé qu’il dédiait son prix à son journal et à ses collègues assassinés pour leur travail et leurs enquêtes. « Ce n’est pas mon mérite personnel. C’est celui de Novaïa Gazeta. C’est celui de ceux qui sont morts en défendant le droit des gens à la liberté d’expression », a-t-il dit, cité par l’agence de presse publique Tass, en listant les noms des six journalistes et contributeurs au journal assassinés.
En cent vingt ans d’histoire, il s’agit du premier prix Nobel de la paix à récompenser la liberté d’information en tant que telle.

« Le comité Nobel norvégien est convaincu que la liberté d’expression et la liberté d’information aident à maintenir un public informé. Ces droits sont des préconditions essentielles pour la démocratie et pour se prémunir contre la guerre et les conflits », a expliqué Mme Reiss-Andersen. « Le journalisme libre, indépendant et factuel sert à protéger contre les abus de pouvoir, les mensonges et la propagande de guerre », a-t-elle précisé.

actualiteivoire.info

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