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Arnold Schwarzenegger rencontre François Hollande pour discuter

hollande et terminator

Schwarzy est à Paris. Mieux encore, il est reçu vendredi 10 octobre à l’Élysée par François Hollande. Pour discuter cinéma et le flop de The Expendables 3? Loin de là: pour défendre le climat et la protection de la planète, une cause qui lui semble plus chère encore que les projecteurs d’Hollywood.

Mais en quel honneur l’acteur, bodybuildeur et ancien gouverneur de Californie vient-il nous rendre visite en tant que figure et promoteur de l’écologie? L’interprète de Terminator a-t-il fait tant que ça pour la cause ces dernières années?

Le HuffPost revient sur le bilan d’Arnold Schwarzenegger que le président a décidé de recevoir sur le conseil de Nicolas Hulot, actuellement ambassadeur spécial de la France chargé de la protection de la planète.

hollande schwarzenegger

Un conservateur à contre-courant
Arnold Schwarzenegger ne franchit pas aujourd’hui le portail de l’Élysée en tant qu’acteur mais en sa qualité de fondateur et vice-président du R20, un réseau de plusieurs centaines de régions pour le climat. Cette organisation, qui regroupe notamment l’Île-de-France, fêtera au mois de novembre ses quatre ans.

Créée par le sportif reconverti en acteur reconverti en homme politique avec le soutien des Nations Unies au moment où il a quitté ses fonctions de gouverneur de Californie, cette ONG a pour but de presser gouvernements locaux et entreprises à agir sans attendre que des décisions ne soient prises à l’échelle nationale ou mondiale.
Un engagement pour la cause environnementale qu’il avait déjà fièrement affiché dans sa gestion de la Californie, qu’il a gouvernée pendant plus de sept ans et qu’il estime avoir transformée en État pionnier de l’écologie. Une tendance surprenante pour un Républicain — beaucoup au sein du parti ne s’inquiètent pas un instant du réchauffement climatique — mais importante pour conquérir les habitants de la côte ouest.

Parmi ses mesures les plus célèbres, le California’s Global Warming Solutions Act — aussi appelée l’AB 32 — dont le but est de réduire de 25% les émissions de gaz à effets de serre d’ici 2020. En approuvant ce dispositif en 2006, il a mis l’État en conformité avec le protocole de Kyoto, que l’administration Bush s’est refusée à ratifier.

La même année, il a aussi fixé l’objectif de faire construire “un million de toits solaires” dans l’État d’ici 2016 grâce à de nombreuses réductions d’impôts pour particuliers et entreprises. Schwarzenegger a par ailleurs lancé en 2004 le développement de stations offrant de l’hydrogène sur le bord de l’autoroute pour accélérer la commercialisation des véhicules équipés de piles à combustible fonctionnant avec ce gaz mais le résultat n’a pas été au rendez-vous. On ne dénombre aujourd’hui qu’une vingtaine de ces points de ravitaillement et un nombre encore infime de voitures adéquates.

Un géant pas si vert
Lors de son départ en 2011, Schwarzenegger a laissé la Californie terriblement endettée mais a raflé le surnom de “Géant Vert” en vantant allègrement les mérites de sa politique qui a fait de la Californie un État modèle en matière d’écologie. C’est en tout cas ce qu’il assurait. Pour des associations locales qui se sont vraiment penchées sur les bénéfices de ses choix, le bilan est cependant plus nuancé.

Interrogé par la presse locale, Warner Chabot, à la tête d’un groupe pour la promotion de l’écologie, a reconnu les avancées du gouverneur et sa surprenante capacité à “aller à contre-sens de George Bush qui niait l’existence même du réchauffement climatique”. Il a par contre estimé que Schwarzenegger n’avait signé qu’à peine plus de la moitié des lois environnementales arrivées sur son bureau (voir ci-dessous).

schwarzenegger bilan vert

Toujours selon cette organisation, la California League of Conservation Voters, les principaux échecs de l’homme politique ont été d’accorder de nombreuses dérogations au California Environmental Quality Act — censé encadrer l’impact des entreprises sur l’environnement —, de soutenir en 2007 une loi visant à s’attaquer à la pollution de l’air dans les ports de l’État avant d’y apposer son veto sans explication en 2008 ou encore de proposer la fermeture de 80% des parcs de la région en 2009 pour essayer d’enrayer le déficit budgétaire énorme auquel était confronté la Californie.

Un bilan qui n’est donc pas tout vert et qui reflète en partie l’image plus flexible qu’Arnold Schwarzenegger veut donner de la protection de l’environnement. Depuis 2007, il dit notamment vouloir en faire un sujet “sexy” et plus agréable. “Il faut que cela devienne grand public. Il faut que ça fasse envie, que chacun veuille y mettre du sien”.

Devenir écolo… en consommant toujours autant
“Nous ne sommes pas obligés de priver les gens de 4×4, Hummers et autres grosses voitures. […] Il faut plutôt rendre ces véhicules compatibles avec l’environnement”. En les faisant par exemple rouler à l’hydrogène, comme il le fait maintenant avec toutes ses grosses cylindrées.

Comme il l’a expliqué lors de conférences à Bruxelles et Vienne en 2013 (boycottée par Greenpeace et la WWF qui ont vu là une occasion pour des entreprises faussement écologiques de se faire plus de publicité que d’engendrer de véritables investissements en faveur de l’environnement), Schwarzenegger veut en finir avec une défense de l’environnement “triste” et stricte:

“Il faut une nouvelle façon de fonctionner, plus à la mode. […] Il ne faut plus dire aux gens ce qu’ils ne peuvent pas faire mais plutôt leur dire […] qu’ils peuvent vivre exactement la même vie, simplement avec des technologies plus propres. […] Si vous voulez une télévision, prenez un modèle économe, si vous voulez un jacuzzi, restez-y toute la journée tant que vous utilisez des panneaux solaires”.
Et quid des économies d’eau? Surtout dans un État comme la Californie qui souffre régulièrement de graves sécheresses. L’idée de modérer sa consommation et éviter au maximum le gaspillage comme le défendent de nombreux groupes, ne semble pas faire partie de l’approche de Schwarzenegger.

En tout cas, pas en regardant la vidéo tournée en début d’année où l’acteur fait cuire sur le capot de l’un de ses véhicules un énorme burger à 80.000 calories composé d’œufs d’autruche, oeuf, bacon et fromage

huffingtonpost

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