Logement, salaire moyen, vie de couple: Huit chiffres marquants sur les Français
L’Insee publie ce mercredi «France, portrait social». Un long opus aux thèmes divers et variés, qui permet parfois d’éclairer la société française. 20 Minutes en a extrait 8 faits marquants.
Un salaire moyen très variable
Toutes catégories confondues, le salaire annuel moyen en équivalent temps plein est de 25.850 euros net en 2012. Un total qui recouvre des disparités très larges selon le sexe et la catégorie sociale: un homme cadre gagne 52.250 euros par an tandis qu’une femme cadre touche 40.980 euros. Une différence de genre moins marquée chez les employés, 20.080 euros contre 18.350 euros pour les femmes, et chez les ouvriers, avec 20.370 euros annuels contre 16.950 euros annuels pour les ouvrières. Et tous les secteurs ne sont pas à égalité: le salaire moyen est meilleur dans l’industrie (28.030) que dans les services (26.240 euros).
Des professeurs aux 41 heures hebdomadaires
41h15, c’est en moyenne ce que les enseignants du second degré ont déclaré travailler par semaine. Avec 20h05 passé devant les élèves, et le reste pour la préparation des cours et la correction de copies. Voilà pour la moyenne car en pratique, ça varie selon les statuts. L’agrégé travaille par exemple 39h05 de manière hebdomadaire, mais seulement 16h55 devant les élèves. Le professeur d’EPS est celui qui travaille globalement le moins: 37h50 déclarées, dont 20h45 d’enseignement, 50 minutes de suivi des élèves, 5h40 de préparation de cours, 1h50 de correction de copie, et 1h30 de documentation personnelle.
On vit de moins en moins en couple
Enfin ça dépend. En 30 ans, la proportion des jeunes vivant en couple a drastiquement baissé. En 1982, les hommes de 20 à 24 ans étaient 28,9% à vivre en couple alors qu’ils ne sont plus que 16,3% en 2011. Encore plus frappant chez les femmes de la même catégorie d’âge: elles étaient 50,8% à vivre en couple en 1982 et ne sont plus que 29,7% en 2011. La tendance est aussi à la baisse chez les 25-39 ans (76,8% contre 62% chez les hommes; 81,7% contre 68,8% chez les femmes). Mais la tendance s’inverse chez les plus âgés grâce à l’allongement de l’espérance de vie: les femmes de 65-79 ans n’étaient que 41,9% à vivre en couple en 1982 contre 54.9% en 2011. Pour les hommes, s’ils étaient 76,5% de la même classe d’âge à vivre en couple en 1982, ils sont un tout petit peu plus nombreux, 77,4% à vivre en couple en 2011.
Une très légère baisse des inégalités grâce à la fiscalité
C’est assez technique mais l’Insee a calculé que du fait des réformes fiscales effectuées en 2013, la pression fiscale s’est accrue sur les ménages en France. Mais pas de la même manière pour tous. Les 10% des ménages les plus aisés ont été plus impactés que les autres. Dans les faits, le niveau de vie moyen des 10% des ménages les plus aisés se trouve réduit de 1,7% en raison de ces réformes, tandis que cette baisse n’est que de 0,3% pour les 90% des autres ménages. Avec ces mesures, le rapport entre le niveau de vie moyen des 10% les plus aisés et celui des 10% les plus pauvres est de 6,5. Sans les mesures prises en 2013, ce chiffre aurait été de 6,6.
Des loisirs au point mort
En 2013, les ménages français consacrent 8,3% de leur budget aux loisirs, le plus bas niveau depuis 1985, poursuivant une tendance baissière entamée en 2007. La faute à la crise mais pas que: la baisse des prix des produits culturels (-1,1% entre 2007 et 2013) joue son rôle. Cinéma, concerts, théâtre, musée représentent 35% de ces dépenses, suivies par l’achat de matériel de loisir ou pour les animaux de compagnies (24%), les dépenses consacrées au matériel audio-vidéo-photo (20%). En queue de peloton, les journaux, livres et papeterie qui représente 14%. La catégorie sociale influe également sur les comportements: 82% des cadres sont allés au moins une fois dans l’année au cinéma contre 67% pour les employés et 55% pour les ouvriers.
Des logements plus grands
Cela étonnera probablement un Parisien, mais la surface moyenne du logement en France en 2012 est de 95 m2, deux mètres de plus qu’en 2010… Bien loin des 77m2 de moyenne en 1978. Et en moyenne, chaque logement est occupé par 2,2 personnes contre 2,7 personnes en 1984. Au 1er janvier 2014, il y avait 34,7 millions de logements en France, dont 82,9% de résidence principale, 9,2% de résidence secondaire et 7,9% de logements vacants. Un chiffre en hausse car ils ne représentaient que 6,9% du parc immobilier en 2009.
Le chassé-croisé du week-end
Rien à voir avec Bison Futé mais avec les jours travaillés. Si le nombre de gens déclarant travailler le week-end est resté stable depuis 25 ans, autour de 25%, l’Insee a pu mesurer qu’en 25 ans, le travail a reculé le samedi et augmenté le dimanche. Par exemple, 36% des travailleurs pointaient au moins plus d’une heure le samedi en 1986 contre 30% en 2010. Le dimanche, la proportion était de 13% en 1986 et elle grimpe à 17% en 2010. Et le phénomène s’est amplifié parmi les cadres et les professions libérales qui représentaient 35% de ceux qui travaillaient le week-end il y a 25 ans et qui sont 54% en 2010.
Une démographie en demi-teinte
En 2013, la population a augmenté de 280.000 personnes. Et cette croissance est due au solde naturel (différence entre naissances et morts) pour 240.000 et au solde migratoire pour une faible part (40.000 personnes). Un cas très différent de l’Allemagne où la croissance de la population est largement tirée par l’immigration (+0.58% contre 0,26% pour le solde naturel). Mais c’est le taux de croissance le plus bas depuis 2000, avec un très faible 0,43% de hausse. Mais bonne nouvelle, l’espérance de vie, après une légère baisse en 2012, repart à la hausse: un homme né en 2013 vivrait en moyenne 78,7 mois contre 85 ans pour une femme.
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