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Voici Pourquoi ce sont les USA qui mènent l’enquête sur la Fifa

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A la suite d’une enquête menée par le FBI et la justice américaine, plusieurs responsables de la Fédération internationale de football ont été arrêtés mercredi matin à Zurich. Ces derniers seraient impliqués dans une affaire de versements de commissions occultes.

C’est un coup de tonnerre qui vient de retentir dans la sphère footballistique. A deux jours de l’élection du président de laFédération internationale de football (Fifa), neuf responsables de l’association, soupçonnés de corruption, ont été arrêtés mercredi matin à Zurich à la demande des autorités américaines. Ils sont suspectés d’avoir accepté des dessous de table d’un montant de plusieurs millions de dollars des années 1990 à nos jours. D’après la procureure générale des Etats-Unis, Loretta E. Lynch, ces premières inculpations «ne sont qu’un début», a-t-elle déclaré en conférence presse, mercredi après-midi. Une interrogation subsiste: pourquoi ces membres de la Fifa, réunis à Zurich, en Suisse, pour l’élection du prochain président de la fédération, sont-ils visés par une enquête menée par les Etats-Unis?

Dans un communiqué daté de mercredi matin, le ministère suisse de la Justice a indiqué que les différents délégués de la Fifa et les autres personnes appartenant à des organisations affiliées à la fédération seraient impliqués dans une affaire de versements de commissions «en échange de droits médiatiques et des droits de marketing de compétitions organisées aux Etats-Unis et en Amérique du Sud». La procureure générale des Etats-Unis n’a pas hésité, quant à elle, à dire que ces responsables arrêtés ont «corrompu les affaires du football mondial pour servir leurs intérêts et pour s’enrichir personnellement».

Les faits supposés de corruption «s’étalent sur deux générations – au moins – de dirigeants du football, présumés avoir tiré profit de leur capital confiance pour encaisser près de 150 millions de dollars en pots-de-vin et rétrocommissions», a relevé la ministre de la Justice, qui avait ouvert elle-même la procédure à l’époque où elle occupait le poste de procureur du district Est de New York. «Ces inculpations évoquent une corruption endémique, généralisée et profondément ancrée à la fois à l’étranger et ici aux Etats-Unis», a-t-elle ajouté. «C’est la Coupe du monde de la fraude. Aujourd’hui nous avons sorti le carton rouge», a lancé Richard Weber, un responsable du fisc américain.

La Confédération d’Amérique notamment en ligne de mire

Parmi les différents suspects on retrouve notamment Jeffrey Webb, président de la Confédération d’Amérique du Nord, d’Amérique centrale et des Caraïbes (CONCACAF) et Jack Warner, président de cette association de 1990 à 2011. D’après le New York Times, cette confédération serait au cœur même de l’enquête menée par Loretta E. Lynch, et le directeur du FBI, James Comey. Le siège de la CONCACAF, situé à Miami, a par ailleurs été perquisitionné mercredi en fin de matinée.

Des commissions occultes auraient été versées en échange d’arrangements portant sur la Ligue des Champions américaine, la Gold Cup, regroupant les sélections nationales d’Amérique du Nord et Centrale, la Copa America, regroupant les sélections sud-américaines, la Copa Libertadores, comprenant les meilleurs clubs d’Amérique du Sud, et sur les phases éliminatoires de la Coupe du Monde dans la région. La sélection du pays hôte de la Coupe du monde 2010 serait elle aussi concernée par ces commissions, précise le quotidien américain. «Selon la demande d’arrestation américaine, l’entente relative à ces actes aurait été conclue aux Etats-Unis, où ont également eu lieu les préparatifs. Des paiements auraient transité par des banques américaines», explique le communiqué suisse.

«Ceux qui accepteront leur extradition feront l’objet d’une procédure simplifiée»

Les suspects vont être entendus en premier lieu par les autorités suisses puis vont faire l’objet d’une demande d’extradition américaine. Une procédure simplifiée pourra être envisagée pour ceux qui accepteront leur extradition. Dans le cas échéant «l’OFJ (Office Fédéral de la Justice) priera les Etats-Unis de faire parvenir une demande formelle d’extradition à la Suisse dans le délai de 40 jours prévu par le traité d’extradition en vigueur entre les deux pays».

Ce traité permet aux deux pays de se livrer réciproquement des suspects nécessitant une procédure d’extradition. Ici, le transit des paiements via une banque américaine permet aux autorités de ce même pays de demander cette procédure. Si habituellement, les autorités suisses refuse d’extrader des personnes soupçonnées de délits fiscaux, celles-ci ne devrait pas s’opposer à une telle procédure dans le cadre d’une affaire de droit pénal.

.lefigaro.fr

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