Berlin veut poursuivre son aide au Mali, même après le retrait des soldats de la Bundeswehr, a confirmé le secrétaire d’État au ministère du Développement dans une interview au quotidien conservateur Frankfurter Allgemeine Zeitung. Des propos qui tranchent avec la position française.
Avec notre correspondante à Berlin, Blandine Milcent
« L’Allemagne est active au Mali, avec les Nations-unies, les organisations non gouvernementales et les 300 personnes de notre société pour la coopération internationale. Il ne s’agit pas de coopérer financièrement avec le gouvernement militaire malien, il s’agit d’activités sur le terrain qui se veulent au plus proches de la population », a déclaré Jochen Flasbarth, le secrétaire d’État au ministère allemand du Développement.
C’est donc ainsi qu’il définit et justifie la position de Berlin qui, même après le retrait de la Bundeswehr du Mali d’ici à la fin de l’année, veut poursuivre son aide au développement, voire la renforcer dans la région du Sahel.
Cette interview est une réponse aux propos de la ministre française des Affaires étrangère dans les colonnes du même journal. Catherine Colonna avait indirectement conseillé à Berlin de faire preuve de clairvoyance et de suivre le même chemin que la France. Les autorités françaises avaient, en retirant leurs troupes, mis fin également aux coopérations. « Je ne partage pas ce point de vue français, a expliqué Jochen Flasbarth. Nous ne sommes pas naïfs à l’égard du gouvernement malien mais si l’on n’aide pas les gens sur place, dans leur vie quotidienne, il n’y a plus de levier pour changer son comportement ».
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