04242024Headline:

Côte d’Ivoire: Une analyse de Bally Ferro suite aux affrontements de Daoukro, Bongouanou

La Côte d’Ivoire a choisi de pactiser avec la guerre civile. Une analyse de Bally Ferro suite aux affrontements de Daoukro, Bongouanou…
« Bombe tribale, bombe coloniale, comment allons-nous nous faire pour la désamorcer !? La démocratie bananière pour les républiques bananières finira par la guerre civile ». En 1998, Alpha Blondy tirait la sonnette d’alarme. Tout le monde a fredonné ou dansé au son de ce morceau baptisé « Guerre civile » mais personne n’a entendu sa mise en garde.

« Dans un pays avec plusieurs ethnies, quand une seule ethnie monopolise le pouvoir pendant plusieurs décennies et impose sa suprématie, tôt ou tard, ce sera la guerre », prévenait-il avant de conclure : « Le pouvoir absolu corrompt absolument. Le président élu ne peut être élu indéfiniment. Un jour où l’autre, le peuple voudra un changement et alors, ce sera la guerre civile ».

Avec des œillères, la Côte d’Ivoire a choisi de pactiser avec la guerre civile que l’on présente hypocritement sous les habits déchirés d’affrontements entre militants de partis politiques. Daoukro, Bonoua, Gagnoa en septembre dernier et Bongouanou, ce 17 octobre 2020, ont été secouées par des affrontements intercommunautaires entre les « Dioula », c’est-à-dire les ressortissants du nord en général, et les populations d’accueil.

Car le schéma que redoutait Houphouët-Boigny pour retarder la proclamation du multipartisme est devenu une amère réalité avec des partis parmi les plus importants basés, en flagrante violation de la loi n°93-668 du 9 août 1993, sur les ethnies et les régions.

Les conséquences sociales sont ainsi graves avec des oppositions meurtrières, par exemple, entre les quartiers Djoulabougou et Garahio à Gagnoa ou Baoulékro et Dioulakro à Daoukro. Après des visites de compassion dans ces villes meurtries, le Premier ministre Hamed Bakayoko va sans doute se rendre à Bongouanou pour en appeler au calme.

Mais c’est le médecin après la mort. Car, au lieu d’anticiper en prônant l’apaisement, le pouvoir, premier responsable du climat de paix, jette délibérément de l’huile sur le feu.« le schéma que redoutait tant Houphouët est devenu une amère réalité »

yeclo

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