04232024Headline:

Guinée : le dilemme de Mamadi Doumbouya

C’est suffisamment inhabituel pour être remarqué. le 24 mai, le Conseil des ministres ne s’est pas tenu à Conakry ni même, comme cela pouvait être le cas sous la présidence d’Alpha Condé, dans une ville proche de la capitale. C’est à Nzérékoré, principale ville de Guinée forestière (Sud-Est), à près de 900 km de Conakry, que le gouvernement de Mamadi Doumbouya s’est réuni. En tout, les ministres passeront un mois entier hors de la capitale. Une « immersion sociale et administrative », selon les mots de Rose Pola Pricemou, chargée de l’Information, visant à « faire comprendre la vision du CNRD [Comité national de rassemblement pour le développement] aux populations ».

Une « punition », corrige un observateur à Conakry. « Doumbouya n’était pas content. Il trouve que l’action du gouvernement n’avance pas assez vite, reprend-il. Il a réagi en militaire : ça ne va pas, on fait nos paquetages et on va faire un tour. » La course contre la montre engagée par le colonel vient en effet de prendre un nouveau tournant : le 11 mai dernier, le Conseil national de transition (CNT) entérinait la durée de la transition, alors que son président, Dansa Kourouma, promettait « un retour à l’ordre constitutionnel irréversible et perpétuel ». Trente-six mois, soit trois de moins que les 39 initialement envisagés par Doumbouya, mais bien plus que ce que la Cedeao est décidée à accepter.

Avant même le prochain sommet de l’organisation régionale, le président de la Commission de la Cedeao, Jean-Claude Kassi Brou, a publiquement critiqué une transition « qui s’apparente à un mandat électif ». Une sortie qui en a provoqué une autre, les autorités guinéennes dénonçant dans la foulée un « manque d’élégance et de respect » de la part de l’Ivoirien.

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