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« La question ukrainienne est réglée; maintenant, c’est la Pologne qui m’intéresse »

Protégé de Vladimir Poutine et engagé dans la guerre russo-ukrainienne, le président tchétchène Ramzan Kadyrov, a déclaré que « la question ukrainienne est réglée, maintenant, c’est la Pologne qui m’intéresse ».

Depuis le début de l’offensive russe en Ukraine, l’armée de Poutine bénéficie de renforts venus de Tchétchénie. Ramzan Kadyrov, président de cette république russe du Caucase, a mobilisé 10.000 soldats de ses forces spéciales.

Mercredi 25 mai, Ramzan Kadyrov, a posté une vidéo sur son compte Telegram notamment relayée par Francis Scarr, journaliste à la BBC. Un discours surréaliste tenu face caméra : « La question ukrainienne est réglée. Maintenant, c’est la Pologne qui m’intéresse. Après l’Ukraine, si on nous donne le commandement, on montrera en 6 secondes de quoi on est capable. Vous feriez mieux de récupérer vos armes, vos mercenaires et implorer un pardon officiel pour ce que vous avez fait à notre ambassadeur. On ne l’oubliera pas. Gardez ça en tête ».

Fils d’un indépendantiste tchétchène passé du côté des Russes, protégé de Vladimir Poutine et régulièrement accusé de graves violations des droits humains, le président tchétchène a la réputation d’être d’une grande cruauté. Engagé dans la guerre russo-ukrainienne, il assure avoir déjà tué « de ses propres mains ».

Alors que la Pologne est la principale terre d’accueil des réfugiés ukrainiens mais aussi la principale zone de transit de l’aide occidentale à l’Ukraine, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré, vendredi 6 mai, qu’une rhétorique hostile émanait de Pologne, et que Varsovie pourrait « représenter une menace ». De quoi surprendre les Polonais animés d’un tel sentiment à l’égard de la Russie depuis la fin du bloc de l’Est et l’effondrement de l’URSS au début des années 1990.

Fin avril, comme le redoutaient les Européens, la Russie passe à l’action sur le front du gaz. Le géant Gazprom a suspendu toutes ses livraisons de gaz vers la Bulgarie et la Pologne, deux pays membres de l’Union européenne qui ont refusé d’effectuer les paiements en roubles, comme l’exigeait le Kremlin . La société bulgare Bulgargaz et la polonaise PGNiG ont été notifiées de la « suspension des livraisons de gaz à partir du 27 avril et jusqu’à ce que le paiement soit effectué » dans la devise russe.

En effet, la Pologne avait appelé l’Union européenne à renforcer ses sanctions contre Moscou et a demandé à l’Otan de fournir des armes à l’Ukraine pour qu’elle puisse résister à l’invasion russe. La Pologne et la Bulgarie, deux membres de l’Otan et de l’UE, sont très dépendantes des hydrocarbures russes. La Pologne importait encore, l’an dernier, 57 % de son gaz et 60 % de son pétrole de Russie. Se passer du gaz russe du jour au lendemain ne sera donc pas une mince affaire.

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