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Bondoukou/Gendarmerie :Un imam arrêté, un commandant de brigade convoqué

Bondoukou/Gendarmerie :Un imam arrêté, un commandant de brigade convoqué Ce qui lui est reproché

L’adjudant-chef / K. André, Commandant de Brigade (Cb) de Tabagne, devrait convaincre ses supérieurs de son innocence dans l’affaire qui l’oppose à l’imam T.B. Ouattara du village de Guilamessé, dans la sous-préfecture de Nassian.

Selon des sources sécuritaires, le Cb a été dénoncé par l’homme de Dieu, pour tentative d’extorsion de fonds. La Compagnie de gendarmerie de Bondoukou a été saisie et le mis en cause à qui on a signifié la plainte, devrait s’expliquer. À l’origine de cette affaire, se trouve une séance d’exorcisme, qui aurait mal tournée. En effet, selon les mêmes sources, l’imam Ouattara, par ailleurs marabout, a été approché par le sieur Zoum et sa génitrice prénommée Fatou. Zoum est en compagnie de sa mère pour demander de « l’aide », afin de se prémunir d’un mauvais sort et surtout de se blanchir des accusations de coupeur de route, dont il est accablé à Tabagne. L’imam marabout qui n’y voit aucun inconvénient, associe ses coreligionnaires et les chefs de sept localités, à savoir Bondi, Salo, Djedoubango, Siantissogo, Tana, Yeguela et Bondoukou.

Pour se rendre à Tabagne, l’imam Ouattara aurait reçu trente mille francs Cfa comme frais de route du sieur Zoum. Pour le sacrifice, un bœuf et cent mille francs sont exigés. En sus, Zoum devrait jurer sur le Coran et la Bible, d’être un homme honnête, de n’avoir jamais participé à une attaque à main armée. Chose qu’il fait. Mais quelques jours plus tard, Zoum fait venir un groupe de jeunes, un bœuf blanc, cent mille francs Cfa pour une autre séance. Une semaine après, Zoum et une délégation débarquent chez le marabout, pour qu’il annule les cérémonies d’exorcisme. Le marabout s’oppose à cette décision, sans la présence des imams et chefs traditionnels ayant participé aux cérémonies.

C’est dans cette attente que l’imam marabout est convoqué à la brigade de gendarmerie de Tabagne, et est gardé à vue. Il lui est signifié une dette à payer de 2.119.000 francs Cfa à Zoum, et un million de francs Cfa à son ainé, un opérateur économique. Il aurait été menacé dans ce service de gendarmerie où il devrait absolument payer cent mille francs Cfa pour le commandant, cent mille francs Cfa pour le procureur, trente mille francs Cfa pour la location d’une voiture et cinquante mille francs Cfa pour les gendarmes au poste de police, avant de recouvrer la liberté. Une semaine plus tard, il est exigé le remboursement total de la somme due à Zoum et à son ainé, soit 3.119.000 francs Cfa au risque de se retrouver en prison. Le pauvre marabout vend quatre bœufs de son park pour entamer le remboursement, lorsque Zoum est interpellé à son tour après le braquage d’un sous-préfet d’une des localités de Gontougo. D’ailleurs, la perquisition faite à son domicile permet de découvrir des treillis militaires, de gendarmes et des armes. En dépit de ce fait, le Cb aurait continué à harceler l’imam Ouattara afin qu’il rembourse les millions dont il est accusé d’avoir pris. Et pour plus de pression, le Cb aurait informé l’imam de faciliter la libération de Zoum qui a été condamné pour vol en réunion, en le faisant inscrire sur la liste des graciés du chef de l’État. Et d’ajouter qu’une fois libre, Zoum et sa bande devrait « s’occuper du marabout ». Joint le jeudi 29 décembre 2016, le Cb de Tabagne a confirmé l’existence d’une telle affaire, mais s’est voulu prudent et respectueux de la déontologie militaire. « Vous savez, chez nous, on ne parle pas. L’affaire est aux mains de la Compagnie de gendarmerie de Bondoukou », nous a-t-il brièvement répondu.

M’BRA Konan

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