L’Église et la maison de l’abbé sont situées un peu à l’écart du centre-ville. Ici, beaucoup de verdure et un calme apaisant. L’abbé Yamouzoungou explique qu’il ressent un ras-le-bol général à Obo : « On se rend compte que ce soit du côté chrétien ou côté musulman, les gens en ont marre. Et il suffirait peut-être d’une petite étincelle pour que tout s’embrase, mais par la grâce de Dieu je ne sais pas moi-même, mais jusqu’ici on a réussi à endiguer cette crise. Je dis à mes fidèles de rester calmes et de chercher beaucoup plus à conserver la cohésion que d’autres préfectures n’ont pas. »
On retrouve l’imam dans le quartier commerçant. Des actions sont menées pour amener les différentes communautés à échanger entre elles. Le 30 mars dernier, une grande cérémonie a été menée conjointement par les leaders religieux.
Un acte important d’engagement explique l’imam Zacharia Hassane : « En faisant cela, nous avons démontré notre volonté d’aller vers la paix. Ici, nous recherchons la paix pour que nous puissions avoir à manger. Parce que la guerre ce n’est pas une bonne chose. Donc ses prières étaient pour la paix. Nous sommes toujours en guerre, mais c’est une guerre contre la faim. »
Des tensions qui seraient exacerbées par les nombreux déplacements de populations dans la zone. Certains voient la main de manipulateurs qui ont des intérêts à voir les conflits perdurer.