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Voici Comment une mère de famille qui a 4 enfants est devenue une sœur religieuse

Le 4 février à Abidjan, Éléonore N’cho, 56 ans, est devenue religieuse au sein de la communauté apostolique des sœurs de Saint François-Xavier. Portrait d’une femme étonnante : religieuse, éducatrice, veuve et mère de quatre enfants.

C’est à 16 ans que la jeune Éléonore N’cho a connu la communauté Saint François-Xavier, à Abidjan. Celle qui est désormais Sœur Éléonore N’cho, depuis la date de ses vœux perpétuels, le 4 février à Abidjan, retrace son parcours avec un brin de nostalgie.

Elève du lycée Sainte-Marie de 1976 à 1979, la jeune fille découvre chez les religieuses qui gèrent cette école une manière de faire qui lui plaît beaucoup : « Nous faisions beaucoup d’action sociale », se souvient-elle. Mais à l’époque la jeune lycéenne était loin de se douter que 40 ans plus tard, elle serait liée à vie à la communauté qui gérait cette institution.

Plus tard, elle revient au lycée. D’abord comme enseignante, ensuite comme responsable de division, chargée de l’encadrement de proximité. En 1999, elle devient censeur du même lycée. Petit à petit, se tissent de profonds liens entre la jeune dame et la communauté des sœurs.

Épouse et mère de famille

En 1988, Éléonore épouse Auguste, qui a déjà trois filles d’une union précédente. La famille s’agrandit d’un fils en 1989. Au début de leur mariage, Auguste n’allait pas à l’Église. Traumatisé parce qu’enfant, on lui avait refusé le baptême sous prétexte que son père était féticheur, il ne mettait plus pied à l’Église.

C’est finalement en 1994 qu’il a été baptisé et que le couple a pu célébrer son mariage religieux. Depuis lors, la foi d’Auguste n’a fait que grandir. Il se fait beaucoup d’amis prêtres et religieuses. « Mon mari était aussi très proche de la communauté des sœurs de saint François-Xavier », ajoute Sœur Éléonore, « le travail auprès des sœurs a enrichi toute la famille. »

À l’époque déjà, la mère de famille participait activement aux activités organisées par la communauté religieuse. « Un partage de charismes », explique-t-elle « La communauté s’est toujours associée aux laïcs. Nous, mères de famille africaines, partagions avec elle notre vision du monde et de l’éducation des filles. »

L’éducation des filles ? Une mission délicate pour cette mère d’une famille recomposée avec trois filles dont elle a dû assumer l’éducation. « Ce n’était pas toujours facile, surtout avec la dernière des filles. J’arrivais pourtant à une certaine unité entre ma vie d’éducatrice et de mère de famille. »

« C’est venu tout seul ! »

C’est en 2005, deux ans après la mort de son mari, qu’Eléonore aborde le sujet de la vocation religieuse avec la supérieure de la communauté Saint François-Xavier. « Elle m’a souri et m’a dit qu’elle attendait ce moment. » Chez la jeune veuve, le besoin de s’engager comme religieuse s’est installé progressivement. « C’est venu tout seul ! », sourit-elle aujourd’hui. « Au début, je ne pensais pas c’était possible, je me demandais aussi comment l’Église de Côte d’Ivoire allait accueillir ce que je ressentais. »

Après sa prière d’offrande en 2010 – l’équivalent des premiers vœux – Sœur Éléonore réunit tous ses proches. Une sorte de présentation officielle. « Mon père, m’a dit qu’il n’était pas étonné et qu’il me voyait venir. » L’accueil de cette vocation tardive est plus difficile pour sa mère mais elle a fini par accepter. Quant aux enfants, ils ont accepté le choix de leur mère : « L’essentiel pour eux est que je sois épanouie et ils voient que je le suis. »

Autour d’elle, certaines personnes demandent à Sœur Éléonore comment elle fait : « Je ne fais rien, je laisse Dieu faire ! » En faisant une relecture de son parcours, sœur Éléonore conclut : « L’enseignement de la catéchèse a beaucoup nourri ma foi et m’a profondément catéchisée. Le contact des jeunes rend meilleur. »

Lucie Sarr (à Abidjan)
la-croix.com

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