Deux femmes meurent en couches à Yopougon/ Descente des experts dans les maternités concernées
La famille Yao Kouassi se remet peu à peu du choc de la disparition brutale de Kouassi N’sieni Patricia, âgée de 29 ans, en attendant son inhumation prévue le samedi 2 avril 2016, à Djekanou (département de Toumodi).
Seize jours après son décès, lors de son transfert de la Formation sanitaire urbaine à base communautaire (Fsucom), du quartier Koweit, vers le Chu de Yopougon, le dimanche 13 mars 2016, la famille veut que toute la lumière soit faite. « Nous avons la preuve que Patricia a été abandonnée sans soin. Comment une femme enceinte à terme, qui s’est présentée à la maternité avec sa cousine dans des conditions de santé irréprochables peut en sortir dans le coma. Elle a été abandonnée sur le lit d’accouchement et a fait une chute terrible avec comme conséquence un traumatisme crânien qui a entraîné sa mort », nous a expliqué, la gorge nouée, Monsieur Yao, chef de famille que nous avons rencontré à Petit Bouaké, un sous-quartier de Gesco, le mercredi 23 mars 2016. Très remontée, cette famille a fait plusieurs fois le pied de grue pour obtenir deux audiences avec les responsables de Fsucom. L’une de ces rencontres présidée par Gui Sylvane, le président du conseil d’administration (Pca), le vendredi 25 mars 2016, n’a donné aucune satisfaction à la famille qui a été renvoyée à la direction départementale de Santé. Sur place, la réunion dirigée par le Directeur départemental Mamadou Kéita a permis aux parents de Patricia de retracer le parcours, en s’appuyant sur des éléments de preuves disponibles au Chu de Yopougon. C’est en se fondant sur ces premiers éléments que la Direction des soins infirmiers et maternels (Dsim) a mandaté des experts pour une descente dans cette Fsucom afin d’avoir des explications. En tout cas, Dr Diango Claudine, responsable de la Dsim, veut faire « toute la lumière sur cette affaire », apprend-on de bonnes sources. Elle attend un rapport détaillé pour rendre compte à Dr Goudou Coffie Raymonde, ministre de la Santé et de l’Hygiène publique. C’est ce qu’elle aurait fait, selon nos sources, pour le cas de la parturiente Brou Amoin Bassiaba Thérèse, décédée le mercredi 23 mars 2016, à la maternité de la Protection maternelle et infantile (Pmi) de Yopougon-Attié. Selon des sources médicales, les parents de la victime, à qui il a été formellement signifié l’évacuation, auraient trainé plus d’une demi-heure avant de s’exécuter, laissant Amoin Bassiaba se vider de son sang. En sus, l’un des membres de la famille aurait porté de violents coups au médecin-chef de la Pmi, l’accusant d’avoir abandonné la victime agonisant. Faux ! rétorque M. K., l’un des membres de la famille. « Nous avons insisté pour qu’elle soit rapidement prise en charge. Malheureusement, ils (les agents de santé) étaient préoccupés par l’argent. Nous ne nous attendions à rien. En manifestant notre colère, c’est pour interpeller les autorités ivoiriennes afin que les femmes arrêtent de mourir quand elles vont donner la vie », a-t-il justifié leur action à la Pmi. La Dsim a dépêché également une équipe sur place pour mener une enquête de proximité pour situer les responsabilités. En attendant, Brou Amoin Bassiaba Thérèse a été inhumée, le samedi 26 mars 2016, au cimetière municipal de Yopougon. Signalons que tout comme les différentes mères, les bébés n’ont malheureusement pas survécu.
M’BRA Konan
linfodrome.com