06022023Headline:

Le contraceptif injectable auto-administré bientôt au Maroc

Un projet pilote prévoit d’introduire un contraceptif injectable auto-administré, dans le but de proposer plus d’options contraceptives pour les femmes au Maroc et de réduire les risques des grossesses non désirées, a déclaré l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).

Afin d’octroyer plus d’options contraceptives aux marocaines, de réduire les risques associés aux grossesses non désirées et de promouvoir l’utilisation d’interventions d’auto-soins pour la santé et les droits sexuels et reproductifs, un projet pilote a été récemment achevé visant à introduire le contraceptif injectable auto-administré au Maroc, annonce l’OMS dans un communiqué.

Selon la même source, il s’avère que ce projet est le fruit d’un partenariat quadripartite entre l’OMS, l’organisation panafricaine de lutte contre le sida (OPALS), la Division de la planification familiale du Ministère de la santé et de la protection sociale et l’UNFPA.« Ayant pris connaissance des interventions d’auto-prise en charge de la santé sexuelle et reproductive par l’intermédiaire de l’OMS, et au vu des bénéfices significatifs que la contraception injectable auto-administrée apporte aux femmes, c’est avec conviction et détermination que nous avons contribué à l’introduction de cette méthode au Maroc« , a déclaré Dr Nadia Bezad, présidente d’OPALS-Maroc.

A noter que 71% des femmes mariées âgées de 15 à 49 ans au Maroc utilisent une forme de contraception et 61% utilisent une méthode moderne. Elles ont généralement tendance à utiliser de la pilule contraceptive.

« L’introduction de cette nouvelle méthode contraceptive s’inscrit pleinement dans la stratégie nationale de planification familiale« , a expliqué Dr Hafida Yartaoui, responsable de la programmation et des activités de planification familiale, ministère de la Santé et de la Protection sociale.

Et d’ajouter: « En outre, nous pensons que le renforcement des liens avec les partenaires sera bénéfique pour la santé et les droits sexuels et reproductifs au Maroc, maintenant et à l’avenir« .

Après avoir obtenu le soutien et l’approbation réglementaire, l’UNFPA a acheté les 400 doses nécessaires pour que la première phase du projet pilote ait lieu. OPALS a alors commencé à former des agents de santé, sur la base du nouveau guide national d’auto-prise en charge de la santé sexuelle et reproductive.

L’OMS fait savoir que grâce à des sessions de formation, les agents de santé ont appris à faire des tutoriels aux clients pour leur montrer comment s’auto-administrer l’injection par le Centre collaborateur de l’OMS pour la santé sexuelle et reproductive à Rabat.

Au début, certains professionnels de la santé craignaient que les clients ne puissent s’injecter de manière sûre ou efficace. Cependant, grâce à l’information, à l’éducation et à la formation, leurs craintes ont été rapidement dissipées et ils ont adopté cette nouvelle approche.

L’UNFPA et OPALS ont également organisé une convention avec l’Association des pharmaciens pour faire connaître le projet pilote à leurs membres et les encourager à référer des clients potentiels.

A préciser que le projet pilote a démarré en novembre 2021, lors de la pandémie de COVID-19, dans sept localités dont Rabat, Salé, Beni Mellal, Marrakech et Meknès.

« Pour recevoir leur première dose, les clientes se sont rendues soit dans un centre OPALs, soit dans un établissement de soins de santé primaires géré par le gouvernement, soit au centre collaborateur de l’OMS, où ils ont appris à s’auto-administrer l’injection« , explique l’OMS.

L’Organisation précise que tous les trois mois, elles revenaient chercher leur prochaine dose. Certains ont choisi de s’auto-administrer l’injection au centre de santé en présence d’un agent de santé, tandis que d’autres ont choisi de le faire à la maison ou dans un autre cadre où ils se sentaient en sécurité. Toutes les doses étaient gratuites, déclare l’agence onusienne.

Dans la continuité du projet pilote, des discussions sont en cours pour déterminer si la contraception injectable auto-administrée pourrait être introduite plus largement au Maroc et pour mettre à jour, finaliser et diffuser les directives nationales sur les interventions d’auto-prise en charge.

Un problème clé est le coût élevé par dose de cette méthode contraceptive, qui est actuellement d’environ 27 dollars US par unité. Des discussions avec le ministère examinent si ces coûts pourraient être inclus dans les futurs budgets de la santé ou si cette nouvelle méthode pourrait être introduite dans l’ensemble des prestations de base pour la couverture maladie universelle au Maroc.

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