Si le racolage sur la voie publique est interdit en Côte d’Ivoire, la lutte contre le fléau apparait raisonnée et bienveillante à l’égard de celles qui s’adonnent à vivre de leur corps.
Ce lundi soir aux environs de 23H des policiers du 4ème arrondissement raflaient des filles qui s’adonnent au commerce du sexe dans une rue bien connue de Marcory qui longe l’arrière du centre commercial Cap-Sud.
De retour de reportage dans la zone, nous serons témoin oculaire d’une rafle avant de nous rapprocher des policiers pour échanger avec eux.
Sans brutalité aucune, leur fourgon chargé de six filles qu’ils iront ensuite déposer à la préfecture de police d’Abidjan, occasion nous sera donnée de mesurer un aspect qui jusque-là nous avait complétement échappé et dont nous ne nous serions doutés. Des hommes en tenue compréhensibles mués en véritables médiateurs.
Un élément, calme et empli d’humanisme, explique après avoir chargé une fille à l’arrière du pick-up bleu estampillé « Police » :
Elles pourraient être nos petites sœurs, notre rôle n’est pas de les brutaliser ou de les châtier, mais au contraire de tenter de les conscientiser pour qu’elles sortent de la prostitution mais ce n’est pas facile, certaines gagnent jusqu’à 70 000 Fcfa par soir, d’autres expliquent qu’elles n’ont pas eu d’autres choix en raison de leur parcours de vie dans le contexte difficile de notre société, mais on a toujours espoir que nos conseils les aident.
Nous apprendrons que si certaines parfois ne se laissent faire et manifestent un refus d’obtempérer qui peut aller jusqu’à l’usage de violence, en général, les filles, conscientes d’enfreindre la loi, joue le jeu sécuritaire de leurs bienveillants ainés.
Elles sont ensuite acheminées vers les locaux de la préfecture de police où elles seront auditionnées.
Enfin, nous apprendrons également que la grande majorité des prostituées de rue de la capitale économique ne sont encadrées par un réseau organisé de proxénète, elles se prostituent d’elles-mêmes et se gèrent elles-mêmes.