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Duékoué: découverte d’un charnier à Toguei en Octobre 2012

La FIDH, le MIDH et la LIDHO étaient présents lors de la découverte, les 11 et 12 octobre 2012, d’un charnier dans le quartier Togueï à Duékoué. En présence du procureur adjoint du Tribunal de Première Instance de Man, 6 corps ont été découverts dans un puits en périphérie de la ville.
Selon les informations en notre possession, confirmées par les résultats préliminaires des autopsies, ces 6 hommes ont été exécutés sommairement très probablement par des éléments
des FRCI à la suite de l’attaque du camp de déplacés de Nahibly le 20 juillet 2012.
En effet, selon un médecin légiste indépendant contacté et ayant analysé les photos des 6 cadavres retrouvés dans le puits, « le trou exigu a protégé les corps situés au dessous, au plus profond qui sont donc mieux conservés. La température de 30°C, demeure très élevée pour la conservation des tissus biologiques. Cependant, les peaux parcheminées et l’état des organes internes évoquent une date de la mort remontant à plusieurs semaines (entre 1 et 2 mois, peut-être plus si les pluies ont été très abondantes). Le corps sur le ventre près de l’homme qui tient la corde pour sortir un corps est bien conservé et peut conforter la date évoquée. La 2ème série de photos élargit la fenêtre à 3 mois. La 3ème série de photos pose le problème de cadavres d’âges différents. Si les photos 1 et 2 montre un corps dans un communiqué publié le soir même de la découverte du charnier, que les corps seraient autopsiés et que l’enquête irait à son terme.
Une autre procédure judiciaire a en effet été ouverte concernant la découverte de ce charnier quia été confiée au même juge d’instruction que la procédure de l’attaque du camp de Nahibly. plutôt assez bien conservé, les clichés 3, 4, 5, et 6 font penser à des cadavres plus anciens. Lesexamens externes des os des membres peuvent révéler des fractures par machettes et les études des os plats peuvent montrer des lésions par armes à feu. La radiographie seule peut montrer des projectiles (balles, plombs) inclus dans les organes profonds. »
Cette analyse préliminaire est confortée finalement par les résultats des autopsies qui ont fuitédans la presse, un mois après la découverte du charnier de Togueï : « RFI s’est procurée les résultats de l’autopsie – et il s’agit bien de 6 hommes – dont la mort remonte à moins de 8 mois. L’âge des victimes est flou : l’un aurait moins de 30 ans – les autres moins de 35 et 40 ans. Des balles ont été retrouvées sur 3 des corps – mais tous présentent des lésions proches de celles causées par des armes à feu. »4
La disparition à l’issue de l’attaque du camp de Nahibly de plusieurs dizaines de personnes déplacées, ainsi que la confirmation de cas d’exécutions sommaires et extra-judiciaires, laissent donc entrevoir un bilan beaucoup plus lourd que les chiffres officiels.
Depuis cette découverte, l’ONUCI fait surveiller 11 autres puits qui pourraient contenir les corps de victimes de l’attaque du camp de Nahibly. Cette décision a été motivée par des sondages effectués sur ces sites qui démontrent que certains de ces puits contiennent bien des corps. Reste à les exhumer afin d’en préciser exactement le nombre et pratiquer les autopsies et les identifications nécessaires.
Compte tenu de ces faits, la FIDH, la LIDHO et le MIDH ont salué la réaction des autorités nationales puisque le président de la République, M. Alassane Ouattara, a clairement indiqué dans un communiqué publié le soir même de la découverte du charnier, que les corps seraient autopsiés et que l’enquête irait à son terme.
Une autre procédure judiciaire a en effet été ouverte concernant la découverte de ce charnier qui a été confiée au même juge d’instruction que la procédure de l’attaque du camp de Nahibly.

Perle Lola

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