04202024Headline:

Les agresseurs d’un Indien se livrent à la police, voici l’histoire

La Chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Dakar a jugé, hier, Serigne Ndiaye, Abou Dramé et Lansana Traoré, pour vol en réunion.

En détention préventive depuis 2016, Serigne Ndiaye, Abou Dramé et Lansana Traoré ont finalement été jugés hier, à la barre de la Chambre correctionnelle du tribunal de Dakar. Ils sont poursuivis pour association de malfaiteurs, vol en réunion commis la nuit et blanchiment de capitaux. Durant l’année 2016, le ressortissant indien Anil Ramesh Raghani s’est fait agresser à hauteur du Technopole. Ses bourreaux, profitant des embouteillages habituels sur cette zone, avaient assailli le taxi à bord duquel se trouvait l’Indien. L’un d’eux avait pointé un couteau sur sa gorge, pendant que les autres lui arrachaient son sac qui contenait plus de six millions qu’il venait de retirer de la banque. Anil Ramesh Raghani avait, alors, regardé impuissant les malfaiteurs s’évaporer dans la nature, avec l’argent de sa société. Il avait déposé une plainte contre X.

Par la suite, c’est fortuitement que les limiers ont mis la main sur ses agresseurs. En effet, Abou Dramé, victime de chantage de la part de Mor Talla et d’Abdoulaye Diop, était parti se plaindre à la police. Convoqués, ces derniers, qui n’avaient rien à perdre, ont balancé aux enquêteurs tous les agissements du gang. Ils révélèrent aux policiers que Lansana Traoré, Serigne Ndiaye et Abou Dramé avaient perpétré l’agression contre l’Indien. Arrêtés, ils avaient tous reconnu les faits, à l’exception d’Abou Dramé.

A la barre, ce dernier a réitéré ses dénégations. Mais il a reconnu avoir reçu de l’argent de la part de ses co-prévenus. D’ailleurs, il a précisé que c’est à cause de cette somme de 2 millions qu’il faisait l’objet de chantage. »˜’Je n’ai pas participé à l’agression. Serigne Ndiaye et Lansana m’ont offert 2 millions de francs CFA », déclare le prévenu qui était mineur au moment des faits.

Entendu à son tour, Abou Ndiaye a plaidé coupable. Poursuivi également pour blanchiment de capitaux, il soutient que sa part du butin s’élevait à 2 millions de francs CFA. Avec cet argent, il a investi dans l’agriculture et a participé dans une tontine, dont il avait 20 parts. Lansana Traoré a, lui, subtilement accusé les flics d’avoir empoché son argent. Il n’a pas convaincu le juge qui l’a sommé de reconnaître qu’il a dilapidé le montant reçu dans des choses futiles.

Ensuite, le magistrat leur a conseillé de travailler à la sueur de leur front et d’arrêter de dépouiller les gens de leurs biens acquis dignement.

A la suite du parquet qui a requis l’application de la loi pénale, les conseils de la défense ont, à tour de rôle, sollicité une application bienveillante de la loi pénale pour leurs clients.

L’affaire mise en délibéré, la chambre rendra sa décision le 21 janvier prochain.

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