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Côte d’Ivoire: Le père de Kolo et Yaya Touré fait des secrets sur ses deux fils/Ce qu’il dit

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S’il a déjà dit assez sur ses footballeurs de fils, Mory Touré, le père de Kolo et Yaya Touré n’en a pas moins des secrets sur eux. Dans cet entretien qu’il a bien voulu nous accorder à la veille de la fête du Mahouloud, il fait des révélations sur le sens des prénoms Kolo et Gnégnéri que portent les deux joueurs.

Vous êtes le père de Yaya et Kolo Touré, deux joueurs qui sont mondialement connus et qui ont participé à faire connaître le football ivoirien dans le monde. C’est une fierté pour vous d’avoir contribué à l’essor du football en Côte d’Ivoire avec vos deux fils ?

Oui. Mon intention, c’était cela. Ce que je voulais, et je le leur ai toujours dit, c’est que la Côte d’Ivoire a souffert pour remporter une Can. Je voulais donc que mes enfants quittent le milieu du football après avoir remporté au moins une coupe pour la Côte d’Ivoire, pour mon pays. J’ai prié dans ce sens afin qu’ils puissent remporter une coupe et, franchement, Dieu m’a entendu. Ils ont remporté une coupe pour le pays. Je suis militaire de formation, et pour nous, l’amour du pays n’a pas de limite. Je leur disais toujours que s’ils jouent pour le pays, qu’ils ne trichent pas. Je leur disais aussi que moi, je suis militaire, si la Côte d’Ivoire est attaquée, je dois la défendre parce que je suis militaire. Eux, ils ont à la défendre dans un autre domaine, alors qu’ils la défendent bien en gagnant pour le pays. C’est ce qu’ils ont fait.

Pour vous, l’essentiel dans leur carrière, c’était de remporter la Coupe d’Afrique?

Vraiment, je voulais ça. Je l’ai toujours souhaité, c’était l’un de mes objectifs primordiaux. La Coupe d’Afrique pour la Côte d’Ivoire. J’ai été très heureux quand ils sont revenus avec la coupe.

Quand la finale s’est jouée, où étiez-vous et comment votre journée s’est passée? Etiez-vous persuadé que la Côte d’Ivoire allait remporter ce trophée?

Avant qu’ils ne partent même en Guinée Equatoriale, j’avais déjà dit que nous allions remporter la coupe. Et les gens m’ont demandé comment j’ai su qu’ils allaient gagner. Je leur ai dit que s’ils vont, cette fois-ci, ils vont remporter la coupe.

Yaya est passé à un peu partout, en Grèce, en France, en Espagne, en Ukraine, etc. Durant tout ce parcours, avez-vous toujours cru en lui?

Oui, j’ai toujours cru en lui parce que quand il décide de faire quelque chose, il le fait bien. C’est un garçon qui ne badine pas avec ce qu’il veut faire. Une anecdote, quand il était au Cm2, il a été inscrit dans une école pour apprendre le karaté. En une semaine, il a été sélectionné pour aller au Kenya pour une compétition parce qu’il assimilait bien les mouvements. Mais, quand il me l’a dit, je n’ai pas accepté. Il n’est pas allé au football parce qu’il n’avait pas les capacités intellectuelles, au contraire, il était le meilleur de sa classe. Il a passé l’entrée en sixième une seule fois et il a été admis. On l’a orienté au Collège d’Orientation du Plateau, mais il a refusé et a dit qu’il voulait jouer au football. Dans la vie, chacun a sa vocation. Au début, je ne voulais pas mais il a insisté et je l’ai laissé partir. Il a commencé à jouer au football aux Hirondelles d’Adjamé et après ça, il a fait un test à l’Asec et, automatiquement, il a été retenu par Jean-Marc Guillou.

N’est-ce pas parce que Kolo était déjà à Sol Béni qu’il a été rapidement accepté dans ce centre?

C’est son grand-frère Kolo qui l’a poussé à devenir footballeur. Quand il a vu son grand-frère, il a décidé de le suivre. Je me suis opposé. J”ai dit ceci: ”Non, vous n’allez pas tous devenir footballeurs. Ton frère est déjà dans le domaine, toi vas plutôt à l’école, tu es beaucoup plus intelligent”. Mais il m’a dit non. Il voulait jouer au football. Ayant compris que c’est ce qu’il voulait, je l’ai laissé partir dans un club.

A-t-il ce caractère entêté depuis son enfance?

Oui, depuis l’enfance rien ne l’arrête. Quand il décide de faire quelque chose, il le fait proprement. Franchement, j’admire ce comportement qu’il a.

Il ne vous a jamais attiré des ennuis?

Jamais. Il est très sage, correcte avec ses amis. Il n’aime pas les histoires. Dès son bas âge, on voyait déjà qu’il était très ambitieux.

Quelle sorte de rapport entretient-il avec son grand frère Kolo? Est-il respectueux vis-à-vis de ce dernier?

Il aime beaucoup Kolo. Pareil pour tous ses grands frères, d’ailleurs. Il a cinq grands frères et une grande sœur.

Vous êtes Sénoufo de la souche Tagbana. Avez-vous appris à Yaya et à Kolo à parler cette langue?

C’est l’erreur que beaucoup de fonctionnaires ont faite. C’était feue ma femme, leur mère, qui leur parlait Tagbana. Malheureusement elle est décédée. Moi, je ne suis pas habitué à leur parler la langue. Je leur parlais tout le temps en français. Mais, il y a certains de mes enfants qui comprennent un peu le tagbana. C’est un peu mon regret, car nous sommes du grand groupe ethnique sénoufo. Cela aurait été un honneur pour moi de les entendre parler tagbana. Mon père était chef de village à Katiola. Ma mère est de Kouto (Boundiali), de la grande famille des Dembélé. Nous sommes Thuo. C’est le passage de Samory Touré, dans notre région, qui a fait que les gens ont changé de nom. On a pris ce nom pour échapper à la furia des guerriers de Samory (rires). Ça me fait mal que, du fait du nom Touré, on attribue d’autres nationalités à mes enfants. Comme si un Touré ne peut pas être Ivoirien.

Le nom Kolo a-t-il une signification particulière en tagbana?

Chez nous les Tagbana, on appelle Kolo l’enfant qui vient après les jumeaux. Habib vient après des jumeaux, une fille et un garçon. C’est pourquoi je lui ai donné ce nom. C’est un peu comme le nom Amani chez les Baoulé.

Et Yaya qui s’appelle Gnégnéri, qu’est-ce que cela signifie?

Ça signifie ”prions Dieu”, en tagbana. C’est tout. Prions Dieu pour ne pas être des ennemis de Dieu, surtout pour qu’Il nous assiste ici bas dans toutes nos entreprises.

Pourquoi lui avez-vous donné ce nom?

Juste parce que celui qui prie Dieu est protégé par Lui. Dieu est le créateur. J’ai donné ce nom à mon fils pour qu’il soit toujours en contact avec Dieu.

Est-ce pour cela qu’il a déclaré dans une interview vouloir devenir imam à la fin de sa carrière?

Je ne sais pas. Mais, pour cela, il va falloir qu’il acquière les connaissances relatives à la fonction d’imam. S’il en a la volonté, il pourra le devenir. Et je serai très fier de lui. Je vais vous raconter une anecdote. Quand il était enfant, je l’ai emmené en vacances à Katiola. Là-bas, en une semaine, il a appris le coran au point de l’écrire et le lire couramment. Le maître en fut émerveillé. Je ne suis donc pas surpris qu’il veuille devenir imam.

Vous avez tellement prié Dieu qu’il vous a donné un fils talentueux.

Il m’a vraiment écouté, car mon fils est vraiment aimable et correct. Il me taquine beaucoup, il m’appelle ”vieux jeune” et je l’appelle ”jeune vieux”. On s’amuse beaucoup, on rigole. Avec eux, je ne montre jamais mon côté militaire. Je ne leur fais pas sentir que je suis leur père.

Le 7 janvier 2016, la Caf va décerner le Ballon d’or du meilleur joueur africain. Yaya est en lice avec deux autres joueurs, le Gabonais Obameyang et le Ghanéen André Ayew. Vous, son père, estimez-vous qu’il a des chances de remporter le trophée?

Il a des chances de le remporter. Je ne le dis pas parce que c’est mon fils. Il a été le seul Africain nominé pour le Ballon d’or européen, et la BBC vient de lui décerner le trophée de meilleur joueur africain de l’année. Sur cette base, je pense qu’il a toutes les chances de gagner.

Pour la nouvelle année 2016, que pouvez-vous souhaiter aux Ivoiriens?

Je souhaite aux Ivoiriens la paix durable. Que tous aspirent au bien-être et que la réconciliation soit une réalité. Que les gens se pardonnent. Le pardon, ça ne rabaisse pas. Dieu Lui-même est pardon. Pardonnons-nous les uns les autres.

Entretien réalisé par Litié BOAGNON

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