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Jeux de la Francophonie- quatre jours après ce top départ/ Des athlètes se plaignent, des bénévoles livrés à eux-mêmes,abandonnés

Les VIIIèmes Jeux de la Francophonie ont démarré à Abidjan, depuis le vendredi 21 juillet. Mais quatre jours après ce top départ, des plaintes sont enregistrées. Des athlètes se plaignent de l’organisation, les bénévoles font cas d’abandon de la part de leurs responsables.

Il n’est pas facile d’accueillir et loger plus de 3600 athlètes et leurs délégations, surtout lorsqu’elles viennent de 53 pays à travers le monde. Mais c’est un pari gagné. Le ministre Beugré Mambé et le comité d’organisation de ces Jeux y sont parvenus. A quelques détails près. Certaines délégations, surtout celles venues de l’Europe soulignent des ratés. Elles se plaignent du manque de chauffe-eau dans les salles de bain. A ce problème, s’ajoutent le manque de connexion à internet dans les dortoirs, et surtout l’absence d’infrastructures d’entrainement au niveau du village des jeux.

« C’est vrai que ce n’est pas un gros souci mais, il n’y a aucune piste d’entrainement dans le village. On est obligé d’aller au stade ( Ndlr, Félix Houhpouet-Boigny) pour s’entraîner. Cela complique vraiment les choses pour nous. En plus il faut sortir de sa chambre pour avoir accès à internet » déplore Pierrick, un athlète français.

Le village des jeux accueille plusieurs délégations, reparties dans des bâtiments, préfabriqués et montés sur place. Un terrain d’entrainement de football y a été aménagé pour permettre aux joueurs de s’entraîner avant la compétition. Cependant, la piste d’athlétisme qui devait faire la ceinture de la pelouse est inexistante. Si les footballeurs peuvent donc s’entraîner, à l’instar de l’équipe de football de la Guinée Conakry que PoleAfrique a trouvé sur les lieux, ce n’est pas le cas des athlètes. Une situation qui selon Dao Lacina, président de la commission sportive, ne pose pas vraiment problème.

« Vous savez quelque soit ce qu’on fera, les gens parleront. Il est vrai qu’une piste d’athlétisme devrait être aménagée autour du terrain. Mais nous avons pris des dispositions pour que les athlètes puissent s’entraîner au stade Félix Houphouët-Boigny, selon un programme bien réglé. On ne peut pas vouloir s’entraîner tous les jours. Les jeux ont déjà commencé, il faut faire avec », confie l’ancien footballeur.

Des bénévoles abandonnés par leurs responsables

Pour la réussite des VIIIèmes Jeux de la francophonie, 17 commissions ont été créées. En leurs seins, travaillent des bénévoles chargés d’intervenir en cas de problèmes. Leur rôle, aider et assister selon la culture de l’hospitalité, prônée par la Côte d’Ivoire depuis toujours. Malheureusement, cette tâche est rendue ardue, par un abandon total de la part de leurs responsables. Outre le problème de transport évoqué en notre présence, celui du manque de matériel est plus frappant. Aucun équipement d’intervention, encore moins du matériel logistique et informatique, n’a été mis à leur disposition.

« Les machines que vous voyez, nous appartiennent. On ne nous a rien donné pour travailler. Et quand on les appelle(les responsables), ils sont toujours occupés par d’autres activités, qui n’ont rien à voir avec les Jeux. Et pourtant nous estimons que l’actualité, ce sont ces Jeux. Qu’est ce qui pourrait prévaloir d’autre ? », s’interroge à Poleafrique.info un bénévole sous le couvert de l’anonymat.

Pourtant pour l’organisation des Jeux de la Francophonie 2017, du matériel a été offert aux commissions avec notamment 33 voitures neuves, aux différents responsables. Du matériel roulant, qui selon un autre bénévole trouvé sur place, est utilisé à d’autres fins.

« Ils utilisent les véhicules pour leurs propres affaires et non pour la réussite de la Francophonie car on ne les voit jamais. Si nous sommes encore là, c’est pour donner une bonne image de notre pays à l’extérieur. Même pour avoir de l’eau à boire, j’ai dû taper du poing sur la table. Mais ce sont des choses qu’on tait », révèle le jeune homme très remonté.

Les VIIIèmes Jeux de la Francophonie prennent fin le 30 juillet prochain. Les compétitions se déroulent sur les différents sites et les entrées sont désormais libres pour permettre une plus forte mobilisation.

Eric Coulibaly
pôleafrique

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