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Côte d’Ivoire /Téléphones portables, tablettes… : Ces nouvelles technologies qui tuent les Abidjanais voici comment..

Moyens de communication par excellence du 21ème siècle, les nouvelles technologies, principalement les téléphones portables, sont de plus en plus usités par les populations africaines notamment ivoiriennes. Censées rapprocher les uns des autres dans leur usage, les mobiles génèrent quelquefois un gros fossé au sein des populations qu’ils exposent souvent à des dangers.

Yopougon-Siporex. Gare routière de véhicules de transport en commun à destination de Bingerville.

Une jeune demoiselle fait son apparition. Téléphone portable de type Smartphone branché à un kit oreillette. Une attitude bien répandue en Côte d’Ivoire.

A son arrivée, aucune salutation à l’endroit des personnes trouvées sur place dans la file d’attente. Le son de la musique est assez perceptible par l’entourage.

La demoiselle restera scotchée sur l’écran de son téléphone jusqu’à la montée. Là encore, le voisin n’aura point de civilité. Il en sera ainsi jusqu’à destination à Bingerville.

Cette scène, chacun de nous l’a déjà constaté voire mis en pratique dans les lieux publics. Et, dans la foulée, ceux qui adoptent ce genre de comportement oublient parfois à l’instar de la demoiselle de s’acquitter de gestes de bienséance.

De plus en plus isolationnistes…

Le casque à l’oreille est ainsi devenu une habitude partant un style de vie.

On va jusqu’à rencontrer des personnes qui ne se séparent presque jamais de leurs écouteurs encore moins du cellulaire.

Si la pratique va crescendo, elle chasse des mœurs des Ivoiriens les comportements de politesse.

Dorénavant, les nouvelles technologies notamment les téléphones portables et les kits oreillettes sont les seuls ‘’amis’’ qui méritent attention et considération.

Ainsi, à l’école comme dans les transports en commun, chacun se barricade derrière son téléphone.

Le fait est plus accentué chez la junte féminine qui y voit le moyen de se prémunir des éventuelles tentatives de ‘’dragues’’ du sexe opposé.

Le risque de voir des personnes de plus isolationnistes plane de fait sur notre société.

Multiples dangers…

Au-delà, cette attitude fait encourir d’énormes périls à ses adeptes.

Hors mis les troubles auditifs que peut provoquer une longue exposition au son des écouteurs, ceux qui adoptent cette attitude risquent sinon sont parfois victimes d’accidents de la circulation.

En effet, certains, ‘’accros’’, traversent les voies en ayant les yeux rivés sur l’écran de leur téléphone. D’autres se payent même le luxe de faire des messages ou des appels en traversant la voie.

Conséquences : des piétons se font renverser par moments par des automobilistes. Récemment à Gonzagueville, un sous quartier de Port-Bouët, une jeune fille a été mortellement renversée par un véhicule alors qu’elle tentait de ramasser son téléphone tombé sur la chaussée.

Les accidents de ce genre sont fréquents dans la capitale économique ivoirienne, où on observe désormais une hyper-dépendance au téléphone portable.

Cette triste réalité, des passagers d’un minicar de transport en commun appelé ‘’Gbaka’’ reliant la commune de Yopougon à Adjamé l’ont expérimenté dans la douleur le 23 mars 2016. En effet, le véhicule de 26 places qui tentait de monter sur l’échangeur a manqué le virage, a violemment heurté les garde-fous avant de déverser ses occupants dans le ravin.

Les passants et les vendeurs installés aux alentours de l’ouvrage routier, au lieu de voler au secours des infortunés passagers, se sont contentés de jouer les « reporters », filmant le drame à l’aide de leurs téléphones pour le bonheur des réseaux sociaux. Une indifférence qui a failli coûter la vie à plusieurs victimes qui n’avait dû leur salut qu’à la promptitude des sapeurs pompiers militaires.

Ici, les téléphones portables et les kits oreillettes ne connectent plus les uns aux autres. Ils désocialisent de plus en plus les Abidjanais.

Un fait qui devrait interpeller sur la véritable vocation de ces appareils à savoir connecter les personnes pour plus de sociabilité et de partage.

Cyrille Leverbe / Laseve

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