Ce 11 avril 2011, une fanfare a résonné au domicile des Gbagbo à la Riviera Golf. Simone Gbagbo a exécuté des pas de danse. Cette atmosphère heureuse, un 11 avril, contraste avec les images d’une Première Dame aux yeux hagards, les cheveux tirés par des hommes armés très excités. Des hommes qui avaient également pris son époux, Laurent Gbagbo et son fils Michel Gbagbo à la résidence présidentielle de Cocody, cible de bombes des soldats français.
Conduits au Golf Hôtel, QG d’Alassane Ouattara pendant le scrutin présidentiel de novembre 2010, les trois ont été déportés dans des villes du Nord, fief d’une rébellion qui avait coupé le pays en deux depuis 8 ans. Les acteurs de cette rébellion étaient descendus sur Abidjan contre le pouvoir en place à l’issue du scrutin présidentiel ayant donné lieu à des dissensions profondes sur la victoire revendiquée par Laurent Gbagbo d’un côté et Alassane Ouattara de l’autre. Mais le locataire de cette résidence précisera à la barre de la CPI que ” c’est la France qui a fait le boulot”. Laurent Gbagbo avait été déporté à ce tribunal situé à La Haye après un séjour de quelques mois à Korhogo. Pendant ce temps, son épouse était détenue à Odienné et son fils à Bouna. Oui la famille Gbagbo a porté sa croix. Et la CPI a été percue comme le lieu de sa crucifixion.
Mais au bout du processus, le golgota a annoncé par “les souverains sacrificateurs” se terminera le 31 mars 2021 comme une résurrection. Laurent Gbagbo acquitté définitivement. en Côte d’Ivoire, sortie de prison et amnistiée, Simone Gbagbo rayonne. Michel Gbagbo a été élu député. Un vent de retour de l’enfer souffle sur la famille Gbagbo. Et c’est à raison qu’ à la résidence des Gbagbo, pour la première fois, la fanfare a résonné un 11 avril 10 ans après.
Dan Opéli