En Côte d’Ivoire, le président des victimes de la crise poste-électorale de 2010 a réagi à la rencontre Gbagbo-Ouattara au palais présidentiel. Les deux rivaux incontestés des élections de 2010 ce sont rencontrés mardi au palais présidentiel à Abidjan. Une rencontre qui fait couler de l’encre et de la salive . Issiaka Diaby n’est reste pas en marge. Pour le président des Victimes, cette rencontre est une pure provocation.
« La rencontre Gbagbo-Ouattara est encore un acte de défiance à l’égard des victimes. Un acte réfractaire au droits fondamentaux des victimes. un acte contraire à la loi. Nous estimons que la réconciliation ne peut pas se résumer à la rencontre de deux citoyens pour aller à la réconciliation, il faut la vérité, il faut la justice, il faut la prise en compte de l’ensemble des victimes en Côte d’Ivoire. C’est ça la véritable réconciliation. La place de Laurent Gbagbo y compris d’autres auteurs de crimes, c’est en marge de la société. Laurent Gbagbo et d’autres personnes ont fait du tort à la société. Ils doivent vivre en marge de celle-ci en fonction des lois que nous nous sommes données à l’assemblée nationale. Ces lois doivent s’appliquer et c’est pourquoi nous sommes ici aujourd’hui pour dénoncer également l’exécution sélective des décisions de justice en Côte d’Ivoire. La loi s’applique en Côte d’Ivoire de façon sélective. Pour nous cette rencontre Ouattara-Gbagbo est un épiphénomène. On nous sert du réchauffé. Depuis toujours, les autorités ivoiriennes ont estimé que c’est le culte de la personnalité qui doit faire la réconciliation contrairement au Rwanda où il a été question de la situation des victimes. Aujourd’hui depuis 30 années maintenant en Côte d’Ivoire, personne n’a été inquiété par les outils de justice répressive. Et notamment à la CPI, une institution à laquelle nous avons fait confiance et qui se révèle aujourd’hui être un géant aux pieds d’argile. Nous appelons la CPI à une réforme totale de sa façon de faire les enquêtes, de sa manière de sélectionner les témoins, de sa manière de lancer les mandats et de les exécuter. Aujourd’hui, nous sommes en train de façon citoyenne d’envoyer des signaux à la CPI que les victimes sont en train de mettre la stratégie en place pour boycotter l’ensemble de leurs actions en Côte d’Ivoire. Les victimes estiment qu’elles ne peuvent pas faire le sacrifice d’accepter de vivre au nom de la réconciliation avec leurs bourreaux qui sont rentrés », dit-il.
Sapel MONE