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CPI /procès Gbagbo et Blé Goudé:/Grand déballage Ce que le général Mangou va dire…

gbagbo, mangou

Le Général Mangou annonce le grand déballage à la Cpi

« Je veux parler, non pas pour faire condamner qui que ce soit, mais

pour permettre aux Ivoiriens et à l’opinion internationale de connaître la vérité ».

Le général Philippe Mangou va donc se prêter au jeu des témoignages dans le cadre du procès conjoint de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo et de son dernier ministre de la Jeunesse, Charles Blé Goudé, ouvert à la Cour pénale internationale (Cpi), le 28 janvier dernier. Il l’a clairement signifié lui même hier dans un communiqué parvenu à la presse. Il argue d’emblée que « beaucoup de gens parlent sans savoir ce qui s’est réellement passé. Si encourager monsieur Laurent Gbagbo le 11 mars 2011, à démissionner au moment où lui même demandait mon avis sur la question, pendant que l’armée était à court d’armes et de munitions, (vous et moi nous saurions certainement la provenance des armes et munitions stockées au palais ) que les Ivoiriens mouraient et qu’ils ne pouvaient ni manger, ni se soigner, c’est trahir, alors j’ai trahi ». Le général Mangou, aujourd’hui ambassadeur de la République de Côte d’Ivoire près la République du Gabon, promet ainsi le grand déballage, à la lumière de ces propos. Mais de l’avis de certains observateurs, le général lève un coin du voile sur la ligne de défense qui pourrait être la sienne dans le prétoire, à son tour de passage. Il s’agirait pour lui de faire comprendre aux juges qu’il n’a pas engagé de véritables combats, les hostilités ayant été farouchement ouvertes en fin mars 2011 lorsque les forces pro-Ouattara ont achevé leur progression du nord vers la ville d’Abidjan, siège du pouvoir. Mieux, qu’il ne pouvait mener aucun combat, étant donné qu’il n’y avait ni armes, ni munitions disponibles pour les forces qu’il dirigeait. Sur sa lancée, l’ancien patron des ex-Forces de défense et de sécurité (Fds) pourrait régler des comptes à la barre. Ce bout de phrase, qu’il prend soin de mettre entre parenthèses dans son communiqué (voir extrait du communiqué, ndlr), trahit éloquemment cette volonté de dénoncer une situation qu’il a déplorée à l’époque des faits. Le chef d’état-major des armées sous Laurent Gbagbo veut ici indiquer que des armes étaient stockées au palais, mais dont l’usage lui échappait totalement. Il n’en savait pas la provenance et n’en avait pas le contrôle. Etait-il un chef des armées sans pouvoir ? Qui contrôlait finalement les armes dont parle le général Mangou ? Des questions qui trouveraient certainement des réponses le jour de son audition. Par ailleurs, cette sortie, pour le moins attendue, du chef des armées sous l’ancien régime, renforce l’idée d’un ” plan commun ” comme veut le démontrer l’Accusation pour attester de la volonté du pouvoir Gbagbo, de se maintenir au pouvoir. Sauf que Mangou se présente comme un officier qui ne faisait pas partie du plan et ne disposait d’aucuns moyens d’action au moment des faits. Cité en qualité de témoin sous l’appellation P9, pour protéger ainsi son identité, le nom de l’ancien patron de l’Armée sous Laurent Gbagbo, et pendant la crise post-électorale, a été dévoilé. Une erreur survenue avec le micro au cours d’une audience à huis clos relative à la protection des témoins, a permis de révéler des noms d’officiers de l’armée, ainsi que d’autres personnalités proches de l’ancien régime. Et depuis, c’est un bad buzz autour du général Mangou, l’obligeant à sortir de son silence.

H. ZIAO

L’INTER

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