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Cpi: Procès Gbagbo,Blé Goude /Accablés le temoin P547, enfonce le Rdr

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Cpi: Accablés par le temoin P547, le Rdr et le Pdci réagissent

Les mis en cause réagissent

Nous avions dit que commençait à la Cour pénale internationale (CPI), le film des horreurs de la crise post-électorale avec le récit direct des témoins, que nous n’avions pas eu tort.

Les horreurs de la crise post-électorale, au delà de la cruauté des actes de barbarie, de torture, de viol et de tueries, c’est aussi la non assistance aux victimes. Le premier témoin P547 qui comparaît en ce moment permet de voir ces aspects de cette horreur.

Interrogé par le Bureau du procureur et la représentation légale des victimes lors de sa première comparution, mercredi 3 février 2016, le témoin P547 a expliqué les circonstances de sa blessure à la jambe, mais aussi le manque de soins pour se remettre de cette blessure

Il avait évoqué des «promesses» non tenues. Ces promesses non tenues, les avocats de la Défense qui l’interrogeaient, vendredi 5 février, ont voulu savoir de qui elles sont venues.

Après quelques hésitations, il a fini par se vider. «Les gens du Rdr sont venus me voir. Ils ont promis de m’aider à me soigner. Mais jusqu’à ce que je vienne ici, ils ne m’ont pas soigné. Le Rdr ne m’a pas aidé. Ils ne m’ont pas donné un centime», a t-il explosé.

Et pourtant, en l’en croire, membre du parti depuis 1999 où il a pris sa carte d’adhésion, il a donné de son temps, son énergie et son argent pour la cause du parti. C’est pourquoi, déclare t-il devant le monde entier que, «à moins que les choses changent, je ne voterai plus jamais le Rdr».

Parmi ceux qui lui ont fait des promesses, se trouvent Issiaka Diaby, le président du Collectif des victimes de Côte d’Ivoire (Cvci).

«Il nous a rencontrés, plusieurs victimes, à Yopougon et il a promis de nous aider. Il a dit qu’allait expliquer notre situation au gouvernement pour qu’on nous vienne en aide. On était en contact, je l’appelais souvent, et quand il y a des réunions, il m’invitait. Mais jusque-là, on n’a pas reçu l’aide, je n’ai jamais été soigné», a regretté le témoin P547.

Par téléphone, nous avons interrogé les responsables des structures citées. Amadou Soumahoro et Joel N’guessan, respectivement secrétaire général par intérim et porte-parole du Rdr, le parti au pouvoir. Le premier cité croit simplement que «c’est de la diversion» que de parler du Rdr.

«Ce n’est pas le Rdr qui comparaît à la Cpi, c’est Laurent Gbagbo et Blé Goudé. Ce que le Rdr aurait fait ou ne pas fait, ce n’est pas de cela qu’il est question à ce procès. C’est de la vraie diversion. Si ce militant avait quelque chose à dire, il serait venu voir le parti, ce n’est pas à la Cpi qu’il ira dire cela. C’est de la diversion», a coupé court Amadou Soumahoro.

Quant au porte-parole qui a bien voulu réagir bien que alité, il a affirmé que les soins aux victimes et la réparation des torts ne sont pas une affaire du Rdr ou d’un parti politique. Tout cela incombe à l’État de Côte d’Ivoire, fait-il savoir.

«Le problème n’est pas un problème du parti, ça concerne l’État de Côte d’Ivoire. Et l’État a fait sa part, à savoir identifier les victimes et les indemniser. Cela est en cours. C’est vrai que de façon individuelle, il avait peut-être besoin de solidarité. Mais il faut comprendre que les victimes qu’elles soient militants du Rdr, du Pdci ou d’un autre parti font partie de l’ensemble de la population ivoirienne, donc leur prise en charge doit être du fait de la République», a dit Joel N’guessan.

Pour sa part, Issiaka Diaby du Cvci a regretté que cette victime n’ait pas pu recevoir les soins qu’elle attendait. Cependant, il s’est réjoui que le travail de son organisation soit relevé par le témoin P547 devant la CPI et au monde entier.

«Il donne la preuve que nous étions aux côtés des victimes, que nous travaillons avec des victimes là où nos détracteurs disaient que nous n’avions pas de liste de victimes ou que nos membres sont de fausses victimes. Il montre que nous ne faisions pas du bruit pour rien, quand nous dénoncions les actions de la Cdvr, de la ministre Anne Oulotto et de la Conariv», a-t-il dit.

Issiaka Diaby a rappelé tous les sit-in organisés par le Cvci devant les institutions de la justice transitionnelle mises en place par la Côte d’Ivoire et le ministère de la solidarité, ainsi que toutes les rencontres avec ces entités pour que les droits à la vie, à la santé, à la scolarité des victimes (malades, veuves, orphelins) soient respectés. «L’an dernier, nous avons été bastonnés devant la Conariv parce que nous sommes allés demander la prise en charge des blessés, des élèves. Rien que cela pour dire que nous n’avons pas failli à notre promesse», a indiqué Diaby

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